Les antidépresseurs pendant la grossesse augmentent de 87% le risque d'autisme, selon une étude canadienne
Les conclusions de cette recherche sont importantes, car 6 à 10% des femmes enceintes prennent des antidépresseurs.
Attention à la prise d'antidépresseurs pendant la grossesse. Alors que 6 à 10% des femmes enceintes s'en voient prescrire pour traiter une dépression, ils accroîtraient de 87% le risque d'autisme pour l'enfant, selon une vaste étude canadienne publiée lundi 14 décembre aux Etats-Unis. Leurs travaux paraissent dans le Journal of the American Medical Association (en anglais, pour abonnés).
Anick Bérard, principale auteure de cette étude, et son équipe de l'université de Montréal et du centre hospitalier universitaire Sainte-Justine ont suivi 145 456 enfants dans la province de Québec, de leur conception à l'âge de dix ans, ainsi que la prise d'antidépresseurs par leur mère au moment de la grossesse. Ils ont aussi étudié un ensemble d'autres facteurs pouvant contribuer à l'autisme. Dans cette recherche, 1 054 enfants ont été diagnostiqués à l'âge de 4,5 ans en moyenne, soit 0,72% de l'échantillon étudié.
"Certaines catégories d'antidépresseurs agissent en inhibant la production de sérotonine"
"Les diverses causes de l'autisme demeurent incertaines, mais des travaux ont démontré que la génétique et l'environnement pouvaient être des facteurs de risque", explique la professeure Anick Bérard. "Notre recherche a permis d'établir que le fait de prendre des antidépresseurs, surtout ceux agissant sur la sérotonine [un neurotransmetteur] pendant les deuxième et troisième trimestres de grossesse, double quasiment le risque d'autisme chez l'enfant", ajoute-t-elle.
Anick Bérard explique que "certaines catégories d'antidépresseurs agissent en inhibant la production de sérotonine, qui entrave la capacité du cerveau de se développer entièrement dans l'utérus". "La sérotonine entre en jeu dans de nombreux processus développementaux prénataux et postnataux, y compris la division cellulaire", précise-t-elle.
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