Les chiffres sur la grippe A en cause
Les statistiques concernant le nombre de cas et la mortalité du virus de la grippe A ne seraient pas fiablesLes statistiques concernant le nombre de cas et la mortalité du virus de la grippe A ne seraient pas fiables
Selon une étude publiée par le British Medical Journal (BMJ), les chiffres utilisés ne peuvent servir d'indicateurs sérieux car le nombre de personnes contaminées n'est pas pris en compte.
Un problème est la non prise en compte de ceux qui attrapent le virus mais ne tombent pas malades, ou alors pas assez gravement pour consulter un médecin.
Les chercheurs relèvent également les grands écarts des ratios de mortalité entre pays. Au Mexique, qui a déploré 119 décès sur 10.292 cas répertoriés, le taux est plus de deux fois supérieur à celui du Canada, des Etats-Unis ou de l'Europe.
La version du virus circulant au Mexique est peut-être plus virulente, mais l'écart pourrait aussi s'expliquer par le fait que les Mexicains se concentraient sur les formes les plus aiguës de la maladie, alors que le nombre d'infections était en réalité bien plus élevé.
Dangerosité difficilement détectable
La grippe A (H1N1) serait alors moins dangereuse que ce qui était apparu dans un premier temps. L'étude du BMJ met en garde contre une possible augmentation des infarctus ou des arrêts cardiaques liés à la grippe qui pourraient ne pas apparaître dans les statistiques.
Les auteurs soulignent aussi l'importance de disposer de chiffres fiables alors que le virus peut muter, et sa virulence et sa contagiosité évoluer par échanges génétiques avec des virus de la grippe saisonnière.
Mais une dangerosité accrue du virus pourrait mettre du temps à être détectée: pour chaque groupe fraîchement contaminé, il faut attendre l'issue de la maladie pour établir un taux de mortalité.
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