Levothyrox : l'Association française des malades de la thyroïde demande la déclaration d'un "scandale sanitaire"
Invitée de franceinfo, Nell Gaudry, porte-parole de l'AFMT à Paris, a interpellé la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, à propos de la nouvelle formule du médicament contre les troubles de la thyroïde.
Nell Gaudry, porte-parole de l'AFMT (Association française des malades de la thyroïde) à Paris, a interpellé la ministre de la Santé Agnès Buzyn, mardi 26 décembre sur franceinfo, concernant le Levothyrox. Selon elle, ce "serait bien et honnête" que la ministre déclare que les effets secondaires provoqués par la nouvelle formule du médicament contre les troubles de la thyroïde représentent "un scandale sanitaire".
"Les vraies réponses, nous ne les avons pas", a déploré Nell Gaudry. Le ministère de la Santé "enregistre nos doléances, mais c'est l'omerta", a-t-elle ajouté. Pour l'AFMT, le temps presse, puisque la fabrication de l'ancienne formule du Levothyrox doit être arrêtée à la fin de l'année 2018, le brevet de Merck expirant en 2019. Le groupe Merck a annoncé qu'il allait importer d'Allemagne un nouveau stock de 100 000 boîtes de l'ancienne formule, tout en précisant que ce serait une solution temporaire.
Si Agnès Buzyn déclare que c'est un scandale sanitaire, cela pourrait relancer la fabrication de l'ancienne formule.
Nell Gaudryà franceinfo
La porte-parole de l'AFMT rappelle que trois millions de personnes souffrent de troubles de la thyroïde en France. Parmi elles, "Merck a eu le courage de reconnaître que 100 000 patients" souffriraient d'effets secondaires indésirables du fait de la nouvelle formule du Levothyrox : "Vertiges, perte de cheveux, troubles de la vision, douleurs articulaires et musculaires, vomissements, problèmes intestinaux, a-t-elle listé. Je ne vois pas d'autre solution" que de saisir la justice, a estimé Nell Gaudry. "L'ANSM [Agence nationale de sécurité du médicament] est dans le déni depuis plusieurs mois", a-t-elle poursuivi.
La justice rend sa décision mardi
Cinq possibilités thérapeutiques existent à cette nouvelle formule du Levothyrox, mais "les pharmaciens n'ont pas le temps de s'informer" sur ces produits "les généralistes, les endocrinologues, ne sont pas formés", a avancé Nell Gaudry, pour qui les patients aussi craignent la nouveauté. Avec la nouvelle formule, cela fait plus de huit mois que les malades servent de cobayes. Ils sont quand même réticents (...) Les gens n'ont pas envie de revivre les effets indésirables de la nouvelle formule."
Le Tribunal de grande instance (TGI) de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) rend mardi sa décision concernant une action intentée par une quarantaine de patients souffrant des effets secondaires de la nouvelle formule du Levothyrox. Ils ont demandé à la justice d'ordonner au laboratoire Merck de leur fournir en urgence l'ancienne formule du médicament.
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