Levothyrox : le laboratoire Merck condamné à indemniser une patiente pour des souffrances corporelles et psychologiques, une première dans cette affaire
Une patiente toulousaine a remporté son combat judiciaire contre le laboratoire Merck dans l'affaire du Levothyrox, rapporte France Bleu Occitanie mardi 18 juillet. Le 11 juillet dernier, le tribunal judiciaire de Toulouse a condamné le laboratoire à indemniser la plaignante durant les six premiers mois de la commercialisation de la nouvelle formule du médicament, pour préjudice corporel. Selon son avocate, maître Stella Bisseuil, il s'agit d'une première dans cette affaire.
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Le Levothyrox - médicament commercialisé par le laboratoire Merck pour lutter contre des troubles de la thyroïde - a changé de composition en 2017. La nouvelle formule avait donné lieu à plusieurs procédures judiciaires. De nombreux patients s'étaient, en effet, plaints d'effets secondaires. En juin 2020, le laboratoire avait été condamné à verser 1 000 euros à chacun des 3 300 plaignants pour préjudice moral et pour défaut d'information sur la nouvelle formule.
Des souffrances endurées "pendant des mois"
L'avocate, qui représente près d'une cinquantaine de plaignants de la région toulousaine, explique : "Nous n'avions jamais réussi jusqu'à présent à obtenir l'indemnisation des souffrances endurées pendant les six mois durant lesquels il n'existait pas d'alternative thérapeutique à ce médicament".
Elle rappelle que "des personnes ont souffert de crampes, de maux de tête, de prise de poids, de perte de cheveux..." Et que "grâce à une expertise de deux médecins endocrinologues", sa patiente "qui ne prenait rien d'autre comme médicament que du Levothyrox, s'est vue reconnaître le préjudice corporel subi, avec une indemnisation de quelques milliers d'euros".
Contactée par France Bleu Occitanie, la patiente toulousaine (qui souhaite garder l'anonymat) se dit "contente de ce jugement, de cette reconnaissance". Elle raconte avoir souffert pendant des mois de "maux de tête, de ballonnements, de grosse fatigue, de prise de poids". La plaignante, qui a touché moins de 5 000 euros, juge cette somme trop faible et confie qu'elle espérait "une indemnisation plus élevée".
Le laboratoire mis en examen en octobre 2022
De son côté, Stella Bisseuil espère que "la reconnaissance de ce préjudice corporel finira par faire jurisprudence" et ajoute que le laboratoire Merck peut encore faire appel de la décision. En octobre 2022, Merck, le laboratoire, a été mis en examen pour "tromperie aggravée" et placé sous contrôle judiciaire. Dans la foulée de la mise en examen du laboratoire, en décembre 2022, l’ANSM (l'Agence nationale de sécurité du médicament) a, à son tour, été mise en examen pour "tromperie".
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