Allergologues : à quand la reconnaissance ?
Des crustacés dans l’assiette, un chat dans le salon, ou des pollens dans l’air… c'est la crise d'éternuements ou l'oedème assurés.
Si aujourd'hui en France, de plus en plus de personnes se découvrent allergiques, elles peinent bien souvent à trouver un allergologue susceptible de les aider.
"C'est là toute la contradiction", s’insurge le Dr Madeleine Epstein, allergologue. "On assiste à une explosion des maladies allergiques : ça va toucher 30% de la population, 15 millions de personne en France. Mais parallèlement, on a de moins en moins de praticiens qualifiés pour les prendre en charge. C’est quand même une aberration !"
Parce que l'allergologie n'est justement pas reconnue comme une spécialité, beaucoup de patients se tournent vers un pneumologue, par exemple, pour traiter leurs troubles respiratoires, ou vers un dermatologue, pour soigner leurs problèmes de peau liés à une allergie. Des consultations qui ne sont pas toujours adaptées…
"Pour le patient dont l’allergie va toucher à la fois la peau, le nez, les yeux, c’est quand même plus confortable pour lui de consulter un seul interlocuteur plutôt que de faire ce qu’on appelle du « saucissonnage » et d’aller voir plusieurs médecins différents", poursuit le Dr Madeleine Epstein.
"Au final, il s’agit pourtant d’une même maladie - elle touche plusieurs organes mais c’est le même problème de fond qu’on doit traiter. A côté de ça, vous avez des maladies allergiques qui ne touchent aucun organe spécifiquement. Par exemple, les allergies médicamenteuses, les allergies au venin de guêpe et d’abeille, qui ne touchent pas spécialement un seul type d'organe".
Dans le milieu médical, le manque de reconnaissance de cette discipline n’encourage pas les vocations. En France, depuis 2002, le nombre d’allergologues a baissé de 13%. Selon nos informations, le ministère de la Santé assure pourtant ne pas avoir fermé la porte sur une reconnaissance de l'allergologie et de l'immunologie comme spécialité médicale.
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