Chenilles processionnaires : l'invasion d'un indésirable urticant
Quelques semaines après son éclosion, la chenille processionnaire se dote de poils urticants qu'elle libère lorsqu'elle se sent en danger. Ces poils, en forme de harpon, peuvent se fixer sur l'épiderme, les yeux ou les voies respiratoires de quiconque s'approche de l'insecte. Il suffit alors de se gratter pour qu'ils se cassent et diffusent dans l'organisme une protéine toxique appelée thaumétopoéine.
La plupart du temps, une exposition aux poils urticants de la chenille se traduit par une simple démangeaison accompagnée de boutons qui disparaissent au bout de deux ou trois jours. Parfois, la réaction va jusqu'à l'œdème. Dans certains cas très rares, au maximum 2 à 3% de la population, cette exposition peut conduire à un choc anaphylactique, une réaction allergique exacerbée nécessitant une hospitalisation.
Avec le réchauffement climatique, la chenille processionnaire avance vers le nord de la France à la recherche de pins ou de cèdres à effeuiller. D'origine méditerranéenne, la chenille processionnaire du pin progresse de 5 km par an. Au total, en 20 ou 30 ans, la chenille a envahi environ 100.000 km2 du territoire français. Impossible d’arrêter cette progression, les scientifiques espèrent simplement la ralentir : "Pour la chenille processionnaire du pin, nous sommes en train de tester ce qu’on appelle la confusion sexuelle. Notre idée est de perturber le comportement de reconnaissance de la femelle par le mâle et à partir de là, de diminuer la probabilité que la femelle soit fécondée", explique Alain Roques de l’INRA.
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