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Zika, dengue, chikungunya... Ces maladies gagnent du terrain en France avec la propagation du moustique tigre

"Une fois [le moustique tigre] installé dans une commune ou un département, il est pratiquement impossible de s'en débarrasser", observent les autorités.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Un moustique au Mexique, en mai 2016.  (YURI CORTEZ / AFP)

C'est une des espèces les plus invasives au monde. Le moustique tigre gagne du terrain et colonise progressivement la France métropolitaine. Cet insecte est susceptible de véhiculer des maladies comme le virus zika, la dengue ou encore le chikungunya, qui progressent dans le monde. 

Face à ce risque en expansion, "dans un contexte de changement environnemental et de mondialisation, notre système de santé doit se préparer", prévient Christine Ortmans, responsable du département Veille et sécurité sanitaire à l'Agence régionale de santé Paca, dans un éditorial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) consacré à ces "arboviroses" et publié mardi 9 juillet.

Implanté dans 51 départements en 2018 

Depuis son installation dans les Alpes-Maritimes en 2004, le moustique tigre n'a cessé de progresser et est implanté dans la moitié des départements, soit 51 départements en 2018 contre 42 un an plus tôt. Il a désormais atteint la capitale. Le moustique tigre, ou Aedes albopictus, "l'espèce la plus invasive au monde", se développe essentiellement en milieu urbain et présente la particularité de piquer le jour. "Une fois installé dans une commune ou un département, il est pratiquement impossible de s'en débarrasser", observent les autorités.

"Il expose au risque de transmission autochtone [sur place] de ces arboviroses" au retour en métropole de voyageurs infectés dans des zones à risque "où circulent ces virus", rappellent l'épidémiologiste Elodie Terrien et ses collègues de Santé publique France dans le BEH. 

Depuis 2010, 23 cas de dengue en métropole

En métropole, douze épisodes de transmission autochtone ont été identifiés depuis 2010 : neuf de dengue et trois de chikungunya. Ils ont entraîné au total 54 cas autochtones : 23 de dengue et 31 de chikungunya. Huit de ces épisodes ont eu lieu en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

"L'analyse de ces émergences et des mesures prises pour en limiter l'extension a montré l'efficacité du dispositif de surveillance mis en place ainsi que des investigations réalisées car elles ont permis d'identifier rapidement les foyers et de les circonscrire", souligne l'éditorial du BEH.

Néanmoins, "l'analyse des douze épisodes de cas autochtones survenus entre 2010 et 2018 en France métropolitaine a montré que leur apparition était très majoritairement liée à l'absence d'identification des cas primaires importés [cas de départ] par la surveillance renforcée" et, "dans une moindre mesure", à des actions incomplètes pour lutter contre le moustique "autour des lieux fréquentés" par les personnes revenues avec le virus, remarquent les épidémiologistes de Santé publique France.

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