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"90% va au public !" : le privé estime que le gouvernement ne tient pas sa promesse de compenser les surcoûts des hôpitaux engagés dans la lutte contre le coronavirus

L'Etat est en train de verser les premières compensations aux hôpitaux. Mais la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés non lucratifs dénonce une inégalité de traitement. 

Article rédigé par franceinfo
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Marie-Sophie Desaulle, actuelle présidente de la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés non lucratifs (Fehap), le 19 juin 2014, au ministère de la Santé. (MAXPPP)

Les comptes ne sont pas bons. Dans une interview au Figaro, mercredi 6 mai, la présidente de la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés non lucratifs (Fehap) estime que le gouvernement ne tient pas sa promesse de compenser les surcoûts des hôpitaux engagés dans la lutte contre le coronavirus"Le ministère nous avait promis qu’il y aurait une sécu­risation financière. Mais sur la ­première ­enveloppe de 377 millions d’euros qui vient d'être dé­bloquée… 90% va au public !", s'étonne Marie-Sophie Desaulle.

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Une différence de traitement d'autant plus surprenant, selon cette ancienne directrice d’hôpital que "nos établissements privés solidaires se sont largement mobilisés, en créant 500 places de réanimation supplémentaires. Nos personnels ont été sur le pont, sans compter leurs heures, au détriment de leur vie de famille".

Marie-Sophie Desaulle cite plusieurs exemples. A commencer par la région Auvergne-Rhône-Alpes où, "sur 45 millions d’euros distribués, nos établissements n’ont rien eu." Ou encore en Ile-de-France où, "sur 77 millions, nous avons reçu 5,2 millions soit 7%, une attribution très inférieure au poids de notre secteur et à l'effort fourni", selon la présidente de la Fehap qui représente 727 établissements sanitaires, dont 84 hôpitaux, et 1 724 Ehpad privés associatifs.

On ne peut pas demander à des établissements de se mobiliser, en leur ­disant allez-y, ne vous inquiétez pas, on assurera derrière… et ne pas tenir parole. La seule chose que nous ­demandons est une égalité de traitement.

Marie-Sophie Desaulle, présidente de la Fehap

au "Figaro"

Celle qui a aussi été directrice d’une agence ré­gionale de santé estime qu'il y a "un vrai risque financier pour nos établissements."  A tel point que certains pourraient mettre la clé sous la porte : "Dans le privé, contrairement au public, si nous ne tenons pas nos équilibres financiers, nous fermons nos établissements, personne ne viendra nous sauver. Or nous avons engagé des ressources importantes en renfort de personnel, heures supplémentaires, matériel, médicaments...".

Il y a une "vraie incompréhension de nos personnels", "mobilisés comme ceux du public, qui pourrait rapidement dériver sur de la colère." Avant de conclure : "En cas de rebond de l’épidémie, il sera difficile de mobiliser dans ces conditions." 

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