Alerte rouge à l'hôpital de Bastia, passé en huit jours "de onze à quarante lits" dédiés aux malades du Covid-19
L'hôpital de Bastia est proche de la saturation, et de nombreux soignants, cas contacts ou malades, doivent rester chez eux.
L'épidémie de Covid-19 s'affole en Haute-Corse. Le taux d'incidence a atteint 847 pour 100 000 habitants le 30 juillet, bien au-dessus de la moyenne nationale de 225 pour 100 000. Les hospitalisations flambent également.
À l'hôpital de Bastia, une affiche est scotchée sur la vitre de l'accueil des urgences. On y lit l'augmentation du nombre de cas de Covid-19 en Corse. Juste en-dessous, un message : "Merci de respecter les gestes barrières".
Des lits occupés à 95%
Le Dr André De Caffarelli, chef des urgences à l'hôpital, décrit une situation critique : "On est à 95% de taux d'occupation des lits, c'est très très tendu ! Quand je vois le week-end qu'on vient de passer, et que ça a l'air de continuer..." Le médecin vient d'être appelé pour être informé que le service de réanimation est quasiment plein.
Les traits tirés, le chef des urgences dresse le portrait des patients admis. Des jeunes, "avec une moyenne d'âge de 50 ans. La très grande majorité, 90%, ne sont pas vaccinés."
"Certains patients non-vaccinés le regrettent. Ils sont hospitalisés et nous disent : 'si j'avais su, je me serais fait vacciner.'"
Dr André De Caffarelli, chef des urgences de l'hôpital de Bastiaà franceinfo
Face à la flambée des hospitalisations, l'hôpital a dû réagir vite. "On a dû en une semaine augmenter très fortement nos capacités d'hospitalisation", décrit Marie-Christine Viale, sa directrice adjointe. "Il y a huit jours, on était à onze lits d'hospitalisation dédiés à la prise en charge de patients Covid. Aujourd'hui, on a près d'une quarantaine de lits disponibles."
Une soixantaine de soignants coincés chez eux
Il faut ajouter à cela le fait que cet été, contrairement aux précédentes vagues épidémiques, les urgences de l'hôpital de Bastia ne désemplissent pas. En parallèle du Covid-19, "il y a toute l'activité estivale, bien présente. La montagne, la mer, le sport. L'accidentologie routière. Tout cela s'entrechoque et c'est vraiment compliqué à gérer."
C'est d'autant plus compliqué que les personnels sont épuisés. "Pour l'instant, on arrive à peu près à jongler par les heures supplémentaires", rassure moyennement Marie-Christine Viale. "Mais c'est vrai que les personnels sont relativements fatigués. Fin juillet, des soignants ne sont pas partis en congés et se retrouvent à absorber la vague de plein fouet, ce qui est un peu difficile." De plus, une soixantaine de personnels sont cas contact ou malades et doivent rester chez eux.
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