Allègement du protocole sanitaire : "Tout va très vite", estime l'infectiologue Gilles Pialoux
"Ce n'est pas parce que le masque n'est pas obligatoire qu'il n'est pas recommandé", a insisté sur franceinfo le chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenon à Paris.
Le professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenon à Paris, invité vendredi 11 février sur franceinfo, estime "que tout va très vite", concernant les annonces d'allègement du protocole sanitaire à l'école et dans les établissements recevant du public qui exigent le pass vaccinal. "C'est le temps social, le temps politique, peut-être une réponse au convoi de la liberté ?", a commenté l'infectiologue, en référence au mouvement inspiré des camionneurs canadiens qui prévoit de "bloquer" Paris ce vendredi pour protester contre les mesures sanitaires.
Il reconnaît toutefois que "sur le terrain", la situation s'améliore et en veut pour preuve "l'ouverture de lits non-covid". "Après, il faut regarder tous les facteurs de pondération, parce que les données de Santé publique France montrent que le taux de positivité baisse pour la première fois depuis 16 semaines, mais pas chez les personnes âgées", a-t-il nuancé.
Le masque reste recommandé
"Ce n'est pas parce que le masque n'est pas obligatoire qu'il n'est pas recommandé", a insisté Gilles Pialoux, ironisant sur le fait que "le préservatif n'est pas obligatoire mais que ce n'est pas pour ça qu'on dit aux gens de ne pas le mettre". Un exemple qu'il a lui-même qualifié de "caricatural".
"J'espère que le discours de l'exécutif va rappeler que ce n'est pas inutile car il y a des gens à protéger."
Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenonà franceinfo
Sur la volonté de réaliser moins de tests, notamment à l'école, "tout le monde s'entend pour dire qu'il faut recalibrer le dépistage", a estimé Gilles Pialoux. "En revanche, il faut probablement prioriser le dépistage" a-t-il indiqué, pour ne "pas embouteiller les laboratoires" au moindre "nez qui coule."
Il a également dénoncé "le message contradictoire" du gouvernement aux Français quand il dit "vous n'êtes pas soumis au pass vaccinal, il faut mettre un masque". "Premièrement, c'est comme si les objets n'étaient pas associables dans une prévention combinée et, deuxièmement, on leur dit qu'ils ont le même objectif. Ce n'est pas le même objectif, le masque vous protège de la transmission, le vaccin vous protège des formes graves de la maladie", a mis au clair Gilles Pialoux.
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