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Assurance chômage : la concertation entre le gouvernement et les syndicats reprend sur une réforme mise à mal par la crise

La ministre du Travail, Elisabeth Borne, doit rencontrer ce lundi plusieurs dirigeants d'organisations syndicales et patronales afin de poursuivre les négociations autour de cette réforme contestée.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un homme masqué passe devant une agence Pôle emploi fermée, le 25 juillet 2020.  (HUGO PASSARELLO LUNA / HANS LUCAS / AFP)

Un nouvel épisode de négociations s'ouvre pour l'exécutif. La ministre du Travail, Elisabeth Borne, rencontre un à un dirigeants syndicaux et patronaux, lundi 25 janvier, avec l'objectif de réduire les divergences sur la réforme de l'assurance chômage. Celle-ci est toujours "prioritaire" mais ne devrait s'appliquer que lorsque la situation de l'emploi s'améliorera.

Décidée en juillet 2019 par le gouvernement d'Edouard Philippe après l'échec d'une négociation sociale très encadrée par l'exécutif, la réforme visait à réaliser 1 à 1,3 milliard d'euros d'économies par an, notamment en durcissant les règles d'indemnisation et en taxant le recours abusif aux contrats courts.

Mais la brutalité de la crise sanitaire du Covid-19 a contraint le gouvernement à reporter son application, actuellement prévue au 1er avril, et à proposer en novembre des aménagements sur les quatre grands paramètres contestés de la réforme : conditions d'ouverture des droits, mode de calcul de l'indemnisation, dégressivité de l'allocation et "bonus-malus" sur les cotisations des entreprises.

Une réforme affectée par la crise

Sans illusions sur la possibilité d'obtenir l'adhésion des cinq organisations syndicales et trois patronales reçues tout au long de la journée, le ministère veut néanmoins rediscuter "des pistes de convergence" possibles avant de présenter ses arbitrages lors d'une réunion multilatérale courant février.

Surtout, alors que la crise sanitaire se prolonge et que le chômage devrait continuer à augmenter en 2021, Elisabeth Borne compte proposer de lier l'entrée en vigueur de tout ou partie des nouvelles règles à l'amélioration d'indicateurs économiques à discuter, comme les créations d'emploi ou le taux de chômage. "La temporalité de la réforme au regard de la conjoncture actuelle et à venir est un point essentiel" des discussions, confirme-t-on au ministère.

Opposition unanime des syndicats de salariés

Politiquement, cela permettrait à Emmanuel Macron d'ajouter à son bilan la réalisation de cet engagement de campagne, tout en tenant compte du contexte, alors que la reprise de l'autre grande réforme sociale suspendue – celle des retraites – sera plus difficile.

Côté patronat, cette idée est jugée plutôt pertinente. Pour François Asselin (CPME), "la réforme devrait être actionnée en fonction de l'évolution et de la dynamique des offres d'emploi". Côté syndicats, cela ne suffirait pas à changer l'opposition unanime à une réforme "par essence erronée" (Yves Veyrier, FO), qui "doit être annulée" (Philippe Martinez, CGT) ou réécrite "à partir d'une feuille blanche" (Laurent Berger, CFDT).

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