Attaquée sur sa légitimité, la convention citoyenne mérite le « respect », selon Élisabeth Borne
Le sénateur LR Jean-Marc Boyer a interpellé le Premier ministre, ce 24 juin lors des questions au gouvernement du Sénat, en déplorant les « propositions irréalistes et déconnectées du terrain » de la Convention citoyenne sur le climat. La ministre de la Transition écologique a défendu le « sérieux » de ses travaux et a promis que le débat allait « se poursuivre ».
Les 149 propositions arrêtées dimanche par la Convention citoyenne pour le climat n’ont pas été du goût du sénateur LR Jean-Marc Boyer, qui s’en est ému lors des questions au gouvernement de ce mercredi 24 juin. C’est sur la légitimité de cette consultation inédite que le parlementaire a d’abord entamé son intervention, mettant en doute des travaux qui ne « sont pas l’émanation de la volonté du peuple » : 150 citoyens, « triés sur le volet vert, pas forcément vertueux », selon lui. « Sans être élus, comment seraient-ils légitimes pour parler au nom de 66 millions d’habitants ? »
Avant de dénoncer des « propositions irréalistes et déconnectés du terrain », « liberticides », voire la « promotion idéologique de fausses vérités ». L’élu a tiré à boulets rouges sur l'idée d'une réduction de la vitesse sur les autoroutes à 110 kilomètres par heure, la semaine de travail à 28 heures – même si cette proposition n’a finalement pas été retenue par la Convention – ou encore la limitation des lignes aériennes intérieures. Sur ce point, le parlementaire du Puy-de-Dôme a dit craindre « une décroissance mortifère de nos territoires ».
« Ils ont pris une claque en réalisant l’ampleur du défi climatique »
La ministre de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, n’a pas apprécié la teneur de la question. « Le respect impose de ne pas sortir, mettre en exergue quelques mesures, alors que le principe du travail qui a été réalisé par ces citoyens, c’est vraiment d’apporter des réponses globales. » Selon elle, ces 150 citoyens sont « à l’image de notre pays » et « méritent le respect » pour avoir pris « sur le temps personnel » pendant neuf mois. L’ancienne dirigeante de la RATP a même affirmé que certains d’entre eux étaient « au départ climatosceptiques ». « Dès le premier week-end, ils ont pu échanger avec des experts et des scientifiques et ils ont pris une claque en réalisant l’ampleur du défi climatique. »
Rassurant les sénateurs sur ce qui n’est que des propositions à ce stade, Élisabeth Borne a promis que le débat allait « se poursuivre ». « Les consensus trouvés entre les citoyens doivent continuer à se construire dans la société, que ce soit à l’occasion d’un débat parlementaire ou d’un référendum. »
Plan social : « Nous pousserons Nokia dans ses retranchements » déclare Agnès Pannier- Runacher
Lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, Agnès Pannier- Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, s’est engagée à « agir aux côtés des salariés » de l’entreprise Nokia qui a annoncé la suppression de 1233 emplois en France.
Lundi 22 juin, Nokia a annoncé la suppression de 1233 emplois en France, soit un tiers des effectifs, de sa filiale Alcatel-Lucent. Interrogée sur la façon dont le gouvernement allait agir face à ce plan social, Agnès Pannier- Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, a répondu : « Nous allons agir aux côtés des salariés (…) Nous sommes aujourd’hui à la manœuvre. Nous avons reçu hier les organisations syndicales et nous pousserons Nokia dans [ses] retranchements pour obtenir les meilleures garanties pour les salariés, pour notre recherche et pour notre souveraineté ».
Et d’ajouter : « Je vous confirme (…) que nous avons demandé à Nokia de revoir l’ampleur de ce plan et d’accompagner et de minimiser le nombre de départs volontaires ».
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