Autotests à l'école : "On peut faire baisser le risque de contamination de plus de 50%" sous certaines conditions, selon un membre du Conseil scientifique
Pour atteindre de tels résultats, il faut "une adhésion au-delà de 75% des enfants et enseignants et que ces tests soient réalisés au moins une fois par semaine", explique Olivier Guérin.
Le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé, jeudi 22 avril, le déploiement des autotests dans les lycées à la rentrée : 64 millions ont été commandés pour les personnels de l'Education nationale puis les lycéens. Un dispositif qui peut permettre "de faire baisser le risque de contamination de plus de 50%" sous certaines conditions, explique sur franceinfo Olivier Guérin, membre du Conseil scientifique. Pour atteindre de tels résultats, il faut "une adhésion au-delà de 75% des enfants et enseignants et que ces tests soient réalisés au moins une fois par semaine", précise-t-il.
franceinfo : La mise en place et la distribution d'autotests dans les établissements scolaires peuvent-elles avoir un impact positif ?
Olivier Guérin : Oui, il y a des expériences qui ont été faites dans d'autres pays européens, comme l'Allemagne, l'Autriche ou le Royaume-Uni. Effectivement, quand on analyse les dispositifs qui ont été mis en place, on sait que lorsqu'on a une adhésion au-delà de 75% d'une population d'enfants et d'enseignants, et que ces tests sont réalisés au moins une fois par semaine, on peut faire baisser le risque de contamination de plus de 50%. Donc c'est un outil de santé publique qui est assez puissant.
Sur les dernières opérations, notamment avec les tests salivaires, il y a eu des difficultés à atteindre ce niveau-là. Il va falloir expliquer, convaincre ?
Exactement. Expliquer comment ça se passe, montrer que c'est très simple d'utilisation. Quand on regarde l'expérience autrichienne, finalement avec une bonne information, un bon message, ce sont 98% des enfants qui ont réalisé ces autotests en primaire, collège et lycée. On peut espérer qu'on puisse avoir, dans la population française, le même type d'adhésion que la population autrichienne.
Il y a, à la fois tout l'enjeu logistique de distribution des tests, et la partie formation de terrain. Les Autrichiens ont montré qu'au bout de trois fois les enfants du collège et du lycée savaient les utiliser.
Olivier Guérin, membre du Conseil scientifiqueà franceinfo
Pour les plus petits, c'est aux parents ou aux enseignants, selon qu'on décide de le faire sur site ou à la maison, qui peuvent aider les petits enfants à le faire.
En dehors des établissements scolaires, à quoi peuvent servir ces autotests ? Dans quelles conditions conseillez-vous de les utiliser ?
Dans les établissements scolaires, on a là un exemple de fonctionnement de type santé publique. Après, on a toutes les possibilités individuelles de se dépister. Pour nos concitoyens asymptomatiques qui suspectent d'avoir été en contact, par exemple. Quand on a des symptômes, on reste sur les tests qu'on connaît, comme le PCR. C'est très important de le rappeler. En cas de test positif avec un autotest, il faut réaliser un test PCR pour le confirmer. Dans le monde du travail, je pense que ces outils auront une place qu'il faut encore qu'on arrive à bien déterminer. L'université aussi. Ce sont des champs où, en termes de santé publique, ça a un grand impact potentiel.
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