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"Avant, on pouvait avoir un peu de contact avec le joueur..." À Roland-Garros, les ramasseurs de balles s’adaptent aux nouvelles restrictions liées au Covid-19

Les ramasseurs de balles sont 230 cette année. Venus de toute la France, ils vivent une édition du Grand Chelem forcément particulière en raison de l'épidémie de coronavirus.

Article rédigé par Emma Sarango, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des ramasseurs de balles courent sur le court de tennis le troisième jour de Roland-Garros à Paris, le 29 septembre 2020. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Ce mercredi 30 septembre est la quatrième journée du tournoi de Roland-Garros 2020.  Les restrictions liées au Covid-19 ne concernent pas seulement les joueurs et le public : il y a aussi des nouvelles contraintes pour ceux qui sont autour du court, les juges de ligne et les petits ramasseurs de balles. Ces adolescents, venus de toute la France, sont 230 cette année et vivent une édition historique.

Ils n’ont pas le droit de retirer leur masques sur la terre battue. Et pourtant ils courent et transpirent aussi. Les ramasseurs de balles n’imaginaient pas que leur mission serait aussi délicate. Mais Mattis, 13 ans, Dijonnais, a déjà pris le pli : "Il y a du gel un peu partout. Et puis, dès qu'il y a des balles neuves, on doit se laver les mains. On ne fait plus de main en main, on pose les balles par terre et l'autre vient les chercher. De toute façon on ne peut pas faire autrement."

Plus de contact avec les joueurs

Les ramasseurs de balles se sont donc adaptés à ces nouvelles restrictions avec un petit regret quand même. "Avant, on pouvait avoir un peu de contact avec le joueur et plus maintenant, explique Maëlle, 14 ans. Par exemple, s'ils nous demandent une bouteille d'eau, on n'a pas le droit. C'est eux qui doivent se déplacer. Pareil pour la serviette, c'est eux qui s'en occupent. On a pas le droit de la toucher."

Des ramasseurs qui sont aussi testés. Ils ont été dépistés deux fois la semaine dernière, et le seront une nouvelle en fin de cette semaine. Alors pour ne pas quitter l’aventure trop tôt, Maëlle prend toutes les précautions : "Déjà avant de partir, je ne faisais plus la bise à personne. Et le soir, vu que je prends les transports en commun, c'est compliqué parce que des fois, il y a beaucoup de monde. J'essaye de ne pas trop tout toucher et de bien désinfecter mes mains."

Les devoirs entre les matchs

Car pour participer au tournoi, Maëlle a dû négocier. Autant son proviseur était d’accord pour quelques jours manqués en fin d’année de 4e, autant dès la rentrée de 3e c’est autre chose. "Il m'a dit qu'il fallait bien que je suive les cours et que vu que j'avais le brevet, c'était quand même un peu risqué", raconte Maëlle.

Mes parents étaient aussi un peu inquiet pour le brevet. Mais, ils m'ont dit que c'était une belle expérience et que j'avais de la chance.

Maëlle, ramasseuse de balles à Roland-Garros

Maëlle profite donc des interruptions de matchs à cause de la pluie pour faire ses devoirs. D’ailleurs, les ramasseurs contrairement aux joueurs n’ont pas adopté une tenue automnale. "On leur a fourni un poncho quand même pour venir le matin en cas de pluie, mais ils ne le porteront pas sur le court, c'est vraiment pour l'extérieur du terrain, explique Arhur Bongrand, le responsable des ramasseurs de balles. Mais c'est la même tenue, alors ils vont sûrement un peu plus utiliser la veste que le tee-shirt. Après, quand ils sont en action sur le court, ils ont vite chaud."

Parmi les 230 ramasseurs de balle cette année, on compte environ un quart de filles, la même proportion que chez les licenciés.  

A Roland-Garros, les ramasseurs de balles et le protocole sanitaire : écoutez le reportage d'Emma Sarango

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