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"C'est un soulagement" : les boxeurs professionnels ont enfin pu faire leur retour sur le ring après le confinement

La boxe professionnelle a fait son grand retour jeudi soir à l'occasion du gala "Le monde d'après". C'était la première fois depuis le confinement que les boxeurs pouvaient combattre devant un public, même si les sports de combats sont de nouveau autorisés depuis le 12 juillet. Et tous avaient hâte de reprendre la compétition.  

Article rédigé par franceinfo - Antoine Martin, édité par Ariane Schwab
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Mevy Boufoudi face à Jonathan Kinner le 30 juillet 2020 à Paris lors du gala de boxe "Le monde d'après". (AURORE VINOT / FIGHTING NATION)

Au cirque Bormann-Moreno, dans le 15e arrondissement de Paris, les jongleurs et acrobates ont laissé place à la sueur des boxeurs jeudi 30 juillet au soir. Le rituel reste le même, les boxeurs entrent sur le ring en musique devant une foule masquée en majorité et surchauffée.

"Un devoir d’exemplarité"

Le cirque de 1 000 places affichait complet pour ces premiers combats post-confinement autorisés en public. Arnaud Romera, l’ex-président de la ligue professionnelle de boxe est à l'initiative de cette réunion qu’il a montée en trois semaines seulement. Il explique avoir été au-delà des recommandations sanitaires. "La santé n’a pas de prix. On sait qu’il faut faire ce sacrifice et surtout, on a un devoir d’exemplarité parce qu'on est les premiers à reprendre", explique-t-il.

On a fait du zèle ! On a fait tester beaucoup plus que ce qui était raisonnable. On a tout désinfecté dans le cirque. On a acheté 700 masques. Au cas où les gens viennent sans masque, on leur fournit gratuitement. 

Arnaud Romera, l'organisateur du gala

à franceinfo

L'exemple même en coulisses : les boxeurs privés de vestiaires se sont changés sur le parking, comme Mevy Boufoudi, reconnaissant de pouvoir remettre les gants. "C'est comme un soulagement, confie-t-il. Vraiment, c'est très fort. Ça fait beaucoup de bien. On ne peut pas se permettre de se plaindre. Il y a quand même eu des morts, des personnes qui ont perdu des proches. Nous qui n'avons pas été touchés, franchement, on ne peut pas se plaindre, même si c'était compliqué."

"Financièrement, ça va faire du bien aussi"

Avec le confinement, la précarité des boxeurs s'est accentuée. La moyenne des primes de combat à ce niveau est de 500 euros. Arnaud Romera et ses partenaires ont voulu apporter leur soutien. "Tout le monde a fait un effort", raconte-t-il.

Le cirque a bradé la location, Brahim Asloum nous a prêté son ring, les boxeurs ont accepté de payer un ticket à certains, on ne prend pas de pourcentage sur la buvette...

Arnaud Romera

"Et c'est comme ça qu’avec des petits partenariats, on a réussi à financer cette soirée. C'est à peu près 35 000 euros. On n'avait rien", se félicite Arnaud Romera.

Venu en spectateur, Souleymane Cissokho, médaillé de bronze olympique et champion de France, respecte la décision du retour tardif de la boxe. "La boxe reprend, on est super contents de ça et si la boxe n'avait pas repris, c'était pour notre bien. Surtout, il ne faut pas taper sur les doigts de l'État, insiste le champion. C'est vraiment pour notre sécurité. Aujourd'hui, la boxe, ça reprend, c'est bien pour les boxeurs. Financièrement parlant, ça va leur faire du bien aussi." 

Dernier sport autorisé à reprendre, la boxe a été jeudi le premier à retrouver son public en intérieur avec un cahier des charges strict. Elle montre ainsi la voie à suivre pour tous les autres sports de combat.

La boxe remet les gants : écoutez le reportage d'Antoine Martin

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