"Ça va encore être de belles paroles" : avant le plan santé du gouvernement, les élèves infirmiers affichent leur scepticisme
Lundi 25 mai s'ouvrent des négociations entre le ministère de la Santé et les partenaires sociaux. Franceinfo a tendu son micro à de futurs infirmiers et infirmières, qui placent peu d'espoir dans ce futur plan.
Le coup d’envoi lundi 25 mai du "Ségur de la Santé", en référence à la rue de Ségur où auront lieu les négociations, Olivier Véran doit amorcer des consultations pour élaborer un plan de soutien en faveur des personnels soignants. Les premières conclusions devraient aboutir mi-juillet. Cette réponse du gouvernement après la crise du coronavirus est très attendue. Futurs infirmiers et infirmières encore en formation ont livré à franceinfo leur ressenti.
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Naïza, 21 ans, vit en région parisienne. Elle est en deuxième année de soins infirmiers dans un institut et envisage de travailler pour l’hôpital public. Pour elle, c’est une deuxième famille, qu’elle connaît déjà bien. Elle est venue renforcer des unités d’urgence et de réanimation au plus fort de la crise. Et ce qu’elle attend d’abord pour l’hôpital, c’est du basique pour pouvoir travailler.
Ce ne sont même pas des grosses choses ce qu'on demande, des thermomètres, des tensiomètres, juste des choses qui nous permettent de prendre soin des gens.
Naïza, étudiante en deuxième année de soins infirmiersà franceinfo
Ce que dit aussi Julie en troisième année, c’est que les élèves infirmiers et infirmières souffrent déjà des symptômes de l’hôpital, avec le stress et la fatigue. Son souci n’est pas le travail, mais les conditions de travail. "On est sûrs en tant que jeunes diplômés de trouver du travail. Après, dans quelles conditions, c'est à nous de juger lors des entretiens que l'on aura. Mais il faut que lorsque que l'on trouve un nouvel emploi, on ait le sentiment que l'environnement est stable et qu'il n'y ait pas la pression qui soit ressentie au niveau des équipes."
Peu d'espoirs dans le "Ségur de la Santé"
Mais ces futures infirmier(e)s ne mettent pas tous leurs espoirs dans le plan gouvernemental. Maxime a encore un an d’étude et de stage. Et autour de lui, l’accueil est plutôt tiède. "Ça va encore être de belles paroles. Ce qu'il ressort le plus des soignants, c'est qu'il se disent 'On va avoir une prime pour nous féliciter', mais à côté, rien ne va changer.' Je suis de leur avis, car depuis des années quand il y a des grèves ou des crises, il y a toujours une petite récompense et rien derrière."
Certains de ces étudiants ont déjà manifesté pour l’hôpital. Quelles que soient les avancées, cet été ils comptent travailler pour le public malgré les difficultés.
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