Campagne de tests virologiques en IDF : une "très bonne initiative" qui "devrait être étendue" aux régions Hauts-de-France, Grand-Est et PACA, estime un médecin
Jamil Rahmani, chef du service réanimation-anesthésie à l'Hôpital franco-britannique de Levallois-Perret craint une deuxième vague à cause d'un "relâchement des Français". Le seul moyen pour l'éviter, dit-il, "est de maintenir les mesures barrières et de tester massivement les populations".
La campagne de tests virologiques qui va être lancée dans 30 communes d'Ile-de-France est "une très bonne initiative" et devrait être élargie aux région Hauts-de-France, Grand-Est et PACA, estime Jamil Rahmani, chef du service réanimation-anesthésie à l'Hôpital franco-britannique à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), vendredi 26 juin sur franceinfo. "La pratique massive de tests va permettre de débusquer ce que l'on appelle les 'clusters dormants'" et d'éviter "une seconde vague" d'épidémie de coronavirus, selon lui. Jalil Rahmani constate par ailleurs trop de "relâchement" et appelle les Français à respecter les gestes barrières.
franceinfo : Cette campagne de tests peut-elle être efficace pour éviter une seconde vague, selon vous ?
Jalil Rahmani : Oui, je pense que c'est une très bonne initiative. Il y a la grande crainte d'une seconde vague, et ce qui permettrait de l'éviter, c'est non seulement les mesures barrières, mais aussi les tests à grande échelle. Parce qu'il y a effectivement des porteurs sains, des porteurs qui s'ignorent et qui peuvent contaminer leur entourage. Donc, la pratique massive de tests va permettre de débusquer ce que l'on appelle les "clusters dormants", les clusters de gens qui ne sont pas malades mais qui sont porteurs du virus. Et là, je pense que c'est vraiment une très bonne initiative, qui devrait d'ailleurs être étendue à trois autres régions de France : Hauts-de-France, Grand-Est, et la région PACA.
Les pays asiatiques ont réussi à circonscrire l'épidémie grâce aux tests massifs.
Jalil Rahmani, chef d'un service réanimation-anesthésieà franceinfo
Quelle est la situation à l'Hôpital franco-britannique ? Voyez-vous encore des patients arriver en réanimation ?
En réanimation, non, il n'y en a pas. Il y a quelques cas qui se présentent aux urgences, mais c'est vraiment à la marge. Ça n'a rien à voir avec ce qui s'est passé au mois de février, en mars et même en avril. C'est vraiment très calme, mais ce n'est pas une raison pour relâcher les précautions. Il faut maintenir les gestes barrières. Les gens dans la rue, dans les magasins ne sont pas raisonnables. Et il y a eu beaucoup de relâchement à la Fête de la musique.
Craignez-vous une deuxième vague à cause de ce relâchement ?
Oui, clairement. Si les gens ne sont pas raisonnables, si la population française n'est pas raisonnable, je pense qu'il y a un risque de seconde vague. Vous savez, le "R" qui est le coefficient d'infectiosité d'un patient contaminé, quand il est inférieur à 1, l'épidémie régresse. Mais quand il devient supérieur à 1, l'épidémie reprend. En Normandie, par exemple, ce "R" était à 1,6 ces derniers jours. Donc, la grande crainte des pouvoirs publics, c'est qu'il y ait une deuxième vague. Et une façon d'éviter cette deuxième vague, c'est de maintenir les mesures barrières et de tester massivement les populations.
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