Cet article date de plus de quatre ans.

"Ce sont les mêmes patients qu'au mois de mars" : au CHU de Toulouse, l'afflux de patients atteints du Covid-19 inquiète les soignants

Le nombre de malades atteints du Covid-19 augmente dans la capitale de l'Occitanie alors qu'il faut continuer à accueillir les patients non-Covid.

Article rédigé par Stéphane Iglésis, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'hôpital Pierre-Paul Riquet à Toulouse, le 27 mars 2020 (photo d'illustration). (XAVIER DE FENOYL / MAXPPP)

Depuis lundi 28 septembre le CHU de Toulouse est déclaré hôpital en tension, l’étape avant le Plan blanc. Car dans ce territoire, le nombre de malades suspects d'une contamination au Covid-19 augmente lentement mais sûrement. On en comptait 36 lundi, dont 12 en réanimation alors qu’il faut continuer à accueillir les autres patients.

Environ 20% d’opérations non urgentes vont être décalées pour faire place aux malades du Covid-19. Le CHU renvoie déjà vers d’autres secteurs les malades non prioritaires qui se présentent aux urgences. "Il y a le flux des patients non-Covid et le flux des patients Covid, explique Sandrine Charpentier, chef des urgences du CHU de Toulouse. L'objectif, c'est vraiment, contrairement à ce qui s'est passé en mars, d'accueillir autant les patients suspects d’une contamination au Covid-19 que les patients non-Covid qui ont besoin de soins urgents."

Un virus toujours dangereux

Pour les soignants, ce nouvel afflux de personnes contaminées nécessite des moyens supplémentaires. "Ce qu'il faut, c'est des lits supplémentaires, même dans certains secteurs traditionnels. Et il nous faut du personnel pour pouvoir ouvrir ces lits supplémentaires", indique Béatrice Riu-Poulenc, chef du service réanimation à Purpan. D'ailleurs, des recrutements sont en cours fait savoir le CHU.

Le coronavirus continue à circuler dans la région. Pour les médecins, il est aussi dangereux qu'en mars dernier. "C'est le même virus et ce sont les mêmes patients qu'au mois de mars, avec les mêmes classes d'âge qui sont atteintes", indique Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieuses du CHU de Toulouse. L'idée d’un virus moins virulent et de patients plus jeunes est fausse selon Pierre Delobel. "Certes il y a une population plus jeune qui est atteinte mais on ne la voit pas en hospitalisation, explique-t-il. Maintenant, le virus a gagné les classes d'âge de plus de 50 ans et on revoit les mêmes patients qu'au mois de mars. Donc ça n'a pas changé."

La distanciation dans un bar, "c'est un peu illusoire"

Toulouse est classée en zone d’alerte renforcée par les autorités sanitaires. Les bars doivent notamment y fermer à 22 heures mais le métro lui reste ouvert. Rien d’anormal pour les spécialistes car le risque de propagation du coronavirus est moins important dans les transports selon eux. "Il y a une grosse différence, c'est que dans les transports en commun, il y a un port du masque et que forcément, dans un bar il n’y en a pas", affirme le chef du service des maladies infectieuses du CHU de Toulouse.

Même avec toute la bonne volonté des professionnels, c'est difficile de faire maintenir les règles de distanciation dans les bars.

Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieuses du CHU de Toulouse

à franceinfo

Pierre Delobel indique "comprendre les conséquences pour les établissements", mais pour lui "les distances de deux mètres dans un bar, c'est un peu illusoire".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.