"Combien de temps vais-je pouvoir encore guérir les gens ?" : les médecins d’Ile-de-France redoutent que les hôpitaux soient submergés ce week-end
Les hôpitaux d’Ile-de-France se préparent à être submergés par les arrivées de malades du cornoavirus samedi et dimanche, alors que 108 nouveaux décès ont été enregistrés en 24 heures en France, avec 1 122 personnes en réanimation.
"Je vais à cette garde un peu la boule au ventre, j’ai un peu peur de me choper ce coronavirus...", confie Lucie, médecin à l’hôpital Saint-Antoine, qui part pour sa garde aux urgences de l’hôpital. L’épidémie de coronavirus gagne du terrain en France : vendredi 20 mars, 108 nouveaux décès avaient ainsi été enregistrés en 24 heures, avec 1 122 personnes en réanimation. L’Île-de-France est la région la plus touchée et les hôpitaux se préparent à être submergés, faisant craindre aux médecins parisiens une situation équivalente à celle du Grand-Est.
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Aussi, à Saint-Antoine, l’atmosphère est lourde. "Ce que je peux dire sur l’ambiance générale, c’est que les urgentistes paraissent fébriles, sur le qui-vive, confie-t-elle. On sait que la vague arrive, que le plus dur est à venir. Cela crée une atmosphère de tension…" Une tension renforcée par le vol de masques à l'hôpital : il en faut davantage, dénonce Branko, médecin généraliste à Paris, lui aussi en première ligne. "J’ai une consœur et un confrère en quarantaine, avec déjà de la fièvre, indique-t-il. Dans le même temps, on sait que 80% des suspicions de Covid-19, ce sont nous, les libéraux, qui les traitons. Et nous travaillons sans masque."
C’est comme si vous envoyiez des soldats à la guerre, mais sans armes…
Brankoà franceinfo
"Je suis sûr que je vais être infecté par le coronavirus, ça c’est certain, soupire le médecin. Mais combien de temps vais-je pouvoir travailler et guérir les gens ? Une semaine ?" Une vague que redoute également Valentine, urgentiste au Samu de Paris. Elle intervient directement auprès des malades du Covid-19. "Je sors de ma nuit de garde : c’était encore une nuit chargée et mouvementée", explique-t-elle.
On commence à voir des patients en situation de détresse respiratoire aigüe grave, en pré-hospitalier, qu’il faut prendre en charge rapidement alors qu’à l’hôpital, les places de réanimation sont déjà bien prises…
Valentineà franceinfo
"Il faut vraiment éviter que le virus continue à se disséminer, poursuit Valentine, parce qu’honnêtement, on se rend compte de jour en jour que la situation pourrait être délicate..." Rester chez soi, éviter les sorties, faire du sport à domicile, faire ses courses au compte-goutte : voilà ce que recommande l'urgentiste, partisante d’un confinement beaucoup plus ferme.
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