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"Comment savoir si c’est une grippe ou si c’est ce fameux virus ?..." : à Mulhouse, les généralistes en première ligne face au Covid-19 et aux interrogations des patients

Alors que les crèches et les établissements scolaires de la maternelle au lycée seront fermés pour 15 jours à partir de lundi dans le Haut-Rhin pour enrayer la propagation du coronavirus, les cabinets médicaux de ville se retrouvent en première ligne face à l'épidémie et à des patients souvent inquiets.

Article rédigé par Jérôme Jadot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un cabinet médical à Mulhouse, dans le département du Haut-Rhin où le coronavirus circule avec beaucoup d'intensité. (JEROME JADOT / RADIO FRANCE)

Ils se retrouvent fréquemment face à des cas de coronavirus dans les zones les plus touchées. Les médecins généralistes sont désormais en première ligne face à l’épidémie, notamment dans le Haut-Rhin, département le plus touché en France avec l'Oise. Le 15 n’oriente vers l’hôpital que les cas les plus graves. Tous les autres sont redirigés vers la médecine de ville. Et cela se ressent dans les cabinets de généralistes.

Dans ce cabinet de Mulhouse, la moitié des patients portent des masques dès la salle d’attente, ou plutôt les salles d’attente. "J’ai reçu de nouvelles consignes, explique Ahmed Ider, agent d’accueil. Les personnes présentant des symptômes du coronavirus, qui sont très semblables à ceux de la grippe, on les met de côté."

On a une salle d’attente pour les gens qui toussent et les gens qui ne toussent pas.

Ahmed Ider, agent d’accueil dans un cabinet médical    

à franceinfo

Parmi ceux qui toussent encore en sortant du cabinet, il y a Amine 10 ans. "J’avais mal à la tête, j’ai parfois mal aux jambes, je tousse beaucoup et j’ai des frissons parfois", raconte le petit garçon. Sa maman Sofia n’a pas vraiment été rassurée par le médecin. "Comment peut-on savoir si c’est une grippe ou si c’est ce fameux virus ? Parce que les symptômes c’est les mêmes. Franchement, elle n’a pas pu me répondre parce qu’elle me dit que pour l’instant eux-mêmes ne savent pas", raconte la mère de famille qui ne cache pas son inquiétude.

On va attendre et puis c’est tout. Personne ne sait rien, c’est un peu stressant.

Sofia, mère de famille

à franceinfo

Ici pas de dépistage du coronavirus, c’est réservé aux cas sévères hospitalisés. Mais c’est bien ce qui a été diagnostiqué pour Brigitte, vendeuse en boulangerie. "Il faut que je reste confinée pendant deux semaines avec quelques médicaments, des trucs basiques pour la grippe et puis voilà", explique-t-elle. "Maintenant je vais rentrer, faire une bonne sieste et du tricot comme on est confiné deux semaines", poursuit-elle dans un sourire pour dédramatiser.

J’ai des poussées de fièvre énormes, mais à part ça... Voilà, c’est une grippe comme une autre.

Brigitte, qui présente les symptômes du coronavirus

à franceinfo

Éviter de propager le virus, c’est le credo des médecins généralistes. Elisabeth Pallenq exerce à Ammerschwihr, près de Colmar. Elle a reçu cette semaine cinq patients probablement touchés par le coronavirus. "Je leur dit que le virus c’est un virus, qu’il faut s’observer, qu’il faut être vigilant, qu’il faut respecter les règles d’hygiène et surtout penser aux autres, ne pas les contaminer", insiste la doctoresse. D’où l’importance des masques, souligne Elisabeth Pallenq, qui regrette que certains confrères n’en aient toujours pas reçu, alors qu’ils traitent des cas probables de coronavirus. En la matière, souffle-t-elle, la France est encore au Moyen Age.

Le reportage de Jérôme Jadot dans un cabinet médical à Mulhouse.

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