Confinement : "Respectons le d'abord avant de prendre des mesures plus complexes"
Alors que "un très haut plateau épidémique semble se dessiner" en France, a indiqué hier le directeur général de la santé, les mesures de confinement doivent continuer à être "rigoureusement" respectées, insiste dimanche sur franceinfo Olivier Langeron, chef du service anesthésie et réanimation de l'Hôpital Henri Mondor à Créteil.
Pour le troisième soir consécutif, le nombre de patients atteints de coronavirus en réanimation en France a enregistré une baisse en 24 heures, avec 6 883 patients, soit 121 de moins que la veille et 265 de moins que mercredi soir. Au total, 13 832 personnes sont mortes en France.
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Mais cette baisse ne doit pas faire oublier le confinement. "Respectons-le d'abord avant de prendre des mesures plus complexes", a expliqué dimanche 12 avril sur franceinfo Olivier Langeron, chef du service anesthésie et réanimation de l'Hôpital Henri Mondor à Créteil.
Olivier Langeron : le directeur général de la Santé parle d'un très haut plateau. Qu'est-ce que cela veut dire ?
En Ile-de-France, il y a plus de 2 600 patients hospitalisés en réanimation et tous les jours il y avait, il y a encore quelques jours, au moins 200 entrants par jour en réanimation en Ile-de-France.
On a pu observer depuis trois jours un petit décrochage du nombre d'entrants. La différence entre les entrants et les sortants est devenue discrètement négative, permettant de parler d'amorce de plateau ou d'atterrissage.
Est-ce que cela est encourageant même si les conditions restent difficiles ?
Absolument. C'est mince parce qu'il y a encore beaucoup de patients hospitalisés, plus de 13 000 en Ile-de-France, et chacun d'entre eux peut à tout moment se dégrader et nécessiter une hospitalisation en réanimation. Il y a les patients déjà en rémission et ceux susceptibles de s'aggraver et c'est une réelle préoccupation.
Que se passera-t-il si les gens respectent moins le confinement du fait de cette légère amélioration ?
Si on n'observe pas le confinement de manière rigoureuse, cela peut être difficile de par le beau temps, on s'expose à transmettre ce virus et à faire en sorte que l'on reparte dans l'épidémie.
Si on repart sur une deuxième vague, une troisième vague, cela sera terrible médicalement, moralement et aussi économiquement parce qu'on aura moins de ressources à mobiliser. On rentrerait alors dans une très longue durée d'épidémie en sachant que de toutes façons elle va être très longue quoi qu'il arrive.
Le confinement est la principale réponse à cette épidémie. Il ne faut pas s'en priver. Donc, il me paraît important, avant de le durcir, de le faire respecter comme il faut. Respectons-le d'abord avant de prendre des mesures plus complexes.
L'Ile-de-France est très touchée de par sa forte population. Comment les services de votre hôpital se sont-ils organisés ?
Nous avons su nous adapter. On s'est tout de suite mobilisés, le secteur libéral s'est aussi mobilisé. On a transformé des salles de réveil en unité de réanimation, on a recruté et mobilisé le personnel, les médecins mais aussi les infirmières et les soignants.
A Henri Mondor, un bâtiment qui devait être livré en mai l'a été avant pour permettre d'accueillir 85 patients, donc 85 lits de réanimation, pour pallier aux difficultés de place en réanimation et donner des capacités plus importantes en réanimation.
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