"Ce n'est pas aussi dense qu'il y a dix jours" : les lycées se réorganisent en demi-groupes pour lutter contre le Covid-19
Un jour en classe, le lendemain à la maison. Depuis dix jours maintenant, les lycées sont autorisés à passer à un fonctionnement en demi groupes. À la cité scolaire de Toucy, dans l'Yonne, les distances sont mieux respectées et les élèves se disent plus assidus que lors du premier confinement.
En cours de sport matinal à la cité scolaire de Toucy (Yonne), une quinzaine d'élèves seulement sont répartis sur la piste d'athlétisme. En pleine deuxième vague de l'épidémie de Covid-19, l'EPS est l'un des rares moments où les lycéens tombent le masque. Pour leur professeur Karine Cetre, le fonctionnement en demi-groupe change tout. "C'est beaucoup plus facile de garder les distances quand ils sont en petits groupes. Eux mêmes en prennent davantage conscience. Et effectivement, ça nous rassure également."
Des exercices plus faciles à la maison
Le collège-lycée et ses 800 élèves fait partie de la quarantaine d'établissements de l'Académie de Dijon a avoir mis en place une alternance entre cours en classe et à distance, comme le permet le nouveau protocole sanitaire national. Au niveau national, le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a indiqué mardi 17 novembre sur LCI qu'"un peu plus de la moitié des lycées" avaient déjà adopté un dispositif similaire.
À Toucy, la direction a décidé de basculer les secondes et premières sur un mode hybride : les classes sont divisées en deux, chaque demi groupe venant deux ou trois jours maximum dans la semaine, chacun son tour. "Et l'autre groupe, pendant ce temps là, a des exercices de méthodologie comme la dissertation, explique Maxime Kaba, professeur de français. Ce sont des exercices plus faciles à faire à la maison, des exercices qu'on corrigera au début de la semaine prochaine."
Le petit lycée rural, n'avait pas vraiment le choix, assure le proviseur Xavier Brouillard, car il y avait jusque là un gros point noir : "La restauration brasse beaucoup d'élèves. Nous constations un attroupement d'élèves qui ne pouvaient pas respecter les gestes barrières".
Le système que nous avons choisi nous permet de libérer 150 places par jour à la cantine.
Xavier Brouillard, proviseurà franceinfo
150 élèves de moins ça se voit, selon le proviseur. "Là, ce n'est absolument pas aussi dense comme ça pouvait l'être il y a dix jours, c'était deux fois plus. Il y avait 30 mètres de queue", constate Xavier Brouillard.
"On sait qu'il faut que l'on travaille"
Qu'en disent les élèves ?"Je vis mieux ce deuxième confinement parce que je me dis qu'il faut que je bosse quand même à la maison, parce que deux jours après, je retourne au lycée", confie Louise, en classe de première. "On travaille beaucoup plus parce qu'au premier confinement, on se disait 'Bon bah, on ne voit pas les profs, on ne retourne pas en cours', alors que là, on sait qu'il faut que l'on travaille", confirme Chloé, sa camarade.
Pour le moment, à Toucy, seules les secondes et premières sont concernées, pas les terminales, au grand regret de Lena : "D'un côté, je comprends qu'on veut nous préserver pour le bac, mais de l'autre, j'ai l'impression qu'on fait d'abord passer le bac avant la santé des élèves."
Quand je vais au lycée, j'ai peur de ramener le virus chez moi parce que toute ma famille sont des personnes à risque, donc j'ai vraiment peur pour eux.
Lena, élève de terminaleà franceinfo
Le proviseur de la cité scolaire a promis un point d'étape, au bout de quinze jours, avant tout nouveau changement.
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