Confinement : aller au cinéma avec l'école, "ça me semble être une éducation essentielle", estime Michel Ocelot
Une pétition a été lancée pour autoriser les sorties scolaires dans les salles de cinéma. Elle recueille déjà de nombreuses signatures venues de personalités du cinéma français.
"Ça me semble être une éducation essentielle de savoir que le spectacle existe", a déclaré le réalisateur Michel Ocelot, sur franceinfo mercredi 11 novembre. L'association Passeurs d'images a lancé une pétition pour autoriser les sorties scolaires dans les salles de cinéma pour permettre aux élèves de voir un film pendant le temps de cours malgré le confinement mis en place. Plus de 600 personnes ont signé la pétition, dont Juliette Binoche, Christophe Honoré et Michel Ocelot. Le réalisateur de Kirikou et Azur et Asmar estime que les enfants doivent encore bénéficier de ce moment "de magie".
franceinfo : Pourquoi est-il important que les élèves puissent continuer à voir des films ?
Michel Ocelot : La salle de cinéma est une suite logique de la salle de classe. Il y aura un minimum de contacts avec le monde extérieur. Il faut presque considérer que ce n'est pas une dérogation. On continue à aller en classe, mais on n'est pas en prison, et on va au cinéma. Ça me semble être une éducation essentielle de savoir que le spectacle existe.
Au cinéma aussi, on peut apprendre ?
Le cinéma fait partie de notre civilisation, avec un rôle de premier plan et qui transmet des choses qui vont au-delà du spectacle. C'est vraiment une salle de classe qu'il faut fréquenter et qu'il faut ouvrir aux enfants. S'ils ne restent qu'à l'école, ils ne vivent que l'école. S'ils vont au cinéma, ils voient autre chose et dans des conditions magiques : la salle de spectacle où les portes sont fermées, il n'y a plus de lumière et on est là que pour la magie, avec les copains.
Est-ce que cet arrêt des séances scolaires au cinéma a des conséquences économiques sur l'industrie du cinéma et des salles ?
Oui, c'est une catastrophe. L'exploitation des séances scolaires, c'est aussi des revenus pour ceux qui font des films et pour ceux qui les montrent. C'est au moins un petit apport dans ce désert effrayant. C'est un petit plus, mais c'est à peine plus parce qu'il n'y a plus rien à part ça. Ce serait bien d'avoir ce petit quelque chose pour les exploitants de salles et pour le Centre national du cinéma, qui a aussi besoin de gagner sa vie pour aider le cinéma.
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