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Confinement : "C'est maladroit de dire qu'il y a des choses essentielles et que d'autres ne le sont pas", estime Grand Corps Malade qui sort la chanson "Pas essentiel"

Cette chanson évoque le malaise du monde du spectacle et la frustration provoquée par les nombreuses restrictions des derniers mois en raison de l'épidémie de Covid-19.

Article rédigé par franceinfo
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Grand Corps Malade, le 24 février 2020, à la Salle Pleyel, à Paris. (BERTRAND GUAY / AFP)

L'artiste français Grand Corps Malade a sorti jeudi 10 décembre à minuit un nouveau titre sur la plateforme YouTube intitulé "Pas essentiel". Cette chanson évoque le malaise du monde du spectacle et la frustration provoquée par les nombreuses restrictions des derniers mois en raison de l'épidémie de Covid-19. Une réouverture des lieux culturels est possible selon lui. "J'ai l'impression que c'est jouable, mais je ne veux pas contester les règles sanitaires", a expliqué Grand Corps Malade sur franceinfo. Mais pour lui, "c'est maladroit de dire qu'il y a des choses essentielles et que d'autres ne le sont pas". "Ce morceau c'est aussi un hymne à la vie qui va bientôt reprendre", a ajouté l'artiste. 

franceinfo : Quel message vouliez-vous faire passer avec votre morceau ?

Grand Corps Malade : Ce morceau est très festif, dansant, le but n'était pas de rajouter de la morosité et de l'anxiété. Ce morceau c'est aussi un hymne à la vie qui va bientôt reprendre. On espère pouvoir retrouver les gens, faire des accolades, danser ensemble dans les soirées. C'est ça aussi. C'est essayer de lutter contre le stress ambiant, parler de ce sujet-là, en essayant de le rendre convivial et de se dire qu'on s'en sortira tous ensemble.

Que ressentez-vous après les annonces de Jean Castex ?

C'est un mélange de frustration, d'inquiétude, de colère, un petit sentiment d'injustice. On voit que les transports en commun sont blindés de monde, que les commerces sont blindés de monde et qu'une nouvelle fois le monde de la culture reste fermé. Il y a beaucoup de métiers qui ne se relèveront pas, des techniciens, tous les petits métiers qui gravitent autour du spectacle vivant.

Jean Castex a expliqué que cette non réouverture n'était pas un problème de protocole sanitaire mais pour éviter une trop grande circulation du virus. Comprenez-vous cet argument ?

On a un peu de mal. J'habite à Paris et il y en a de la circulation, même beaucoup. A partir du moment où on ouvre les grands magasins, les grandes surfaces où tout le monde touche les mêmes produits, les flux de personnes il y en a beaucoup. On peut rouvrir des salles de concert en adaptant les horaires, en faisant rentrer les gens petit à petit comme cela a été fait pendant un moment. J'ai l'impression que c'est jouable, mais je ne veux pas contester les règles sanitaires. Il y a toute une industrie qui est à l'arrêt, on sait que l'industrie de la culture représente beaucoup de sous, qu'elle est plus importante que l'industrie automobile. On sent bien la volonté de relance économique du gouvernement, mais apparemment la relance de l'économie culturelle n'est pas essentielle. C'est maladroit de dire qu'il y a des choses essentielles et que d'autres ne le sont pas. Evidemment que la culture est essentielle dans notre pays, évidemment que les concerts, la musique, les cinémas, les théâtres sont essentiels pour le moral des Français.

Est-ce qu'il n'y a pas le risque de lutter seulement pour sa situation personnelle ?

Je ne sais pas, c'est compliqué. Je pense à ceux qui souffrent dans le monde de la culture, je pense aussi aux restaurateurs. Il y a beaucoup de restaurants qui ne se relèveront pas. Evidemment chacun regarde son secteur, sa situation personnelle, c'est humain, parce qu'au-delà de cette pandémie mondiale il y a des drames personnels, individuels et il y a beaucoup d'inquiétude. Dans des moments d'inquiétudes parfois on se recroqueville sur sa propre situation.

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