Couvre-feu sanitaire : ailleurs ou en France, de quoi parle-t-on ?
Emmanuel Macron doit s'exprimer mercredi soir pour annoncer ce que le gouvernement compte faire face à la résurgence de l'épidémie. Parmi les mesures sur la table, la mise en place d'un couvre-feu localisé.
"Si à un certains moments, il faut prendre une décision de couvre-feu, il faudra le faire" martelait déjà, vendredi 9 octobre, le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy. Un avertissement confirmé par Jean-François Mattéi, président de l'Académie nationale de médecine, lundi sur franceinfo : "On ira vers des confinements partiels qui peuvent être localisés géographiquement ou bien nous irons vers un couvre-feu, par exemple de 20h à 5h." La situation face au Covid-19 s'aggrave en France et après la fermeture localisée des bars, c'est l'hypothèse d'un couvre-feu ciblé qui est envisagée. Emmanuel Macron s'adresse mercredi 14 octobre aux Français pour annoncer de nouvelles mesures contraignantes. L'interdiction des déplacements après une certaine heure dans les villes où le virus circule activement est une des mesures envisagées, elle vise à éviter les réunions dans le cercle privé (soirées entre amis, réunions familiales, etc.).
En France, le couvre-feu sanitaire a déjà été instauré
Depuis le 25 mars, les Guyanais doivent respecter un couvre-feu. Au départ avec des horaires stricts (21h à 5h du matin), la collectivité d'outre-mer a peu à peu allégé ces restrictions pour arriver actuellement à une interdiction de circuler entre minuit et 5h du matin.
En France métropolitaine aussi, certaines villes ont déjà connu un couvre-feu. C'était en mars dernier. Plus d'une centaine de villes françaises avaient imposé, par arrêté municipal ou préfectoral, des restictions horaires à ses habitants. Dans la majeure partie des cas, les habitants des villes concernées ne pouvaient pas circuler en ville entre 22h et 5h du matin. Certaines villes imposaient même un couvre-feu dès 20h.
Comme lors du confinement, des attestations de déplacements dérogatoires permettaient de contourner le couvre-feu sur présentation de justificatifs. Par exemple, les trajets entre son domicile et son travail étaient autorisés, ainsi que les déplacements pour motif de santé qui ne peuvent pas être différés, ou encore les motifs familiaux impérieux (assistance à une personne vulnérable). En ce qui concerne le contrôle de ces mesures par la police, les amendes variaient d'une contravention de première classe (38 euros) pour les arrêtés pris par les maires à une contravention de quatrième classe (amende forfaitaire) pour les arrêtés préfectoraux.
Ailleurs aussi, le couvre-feu sanitaire a déjà été utilisé
Le couvre-feu a été mis en place dans d'autres pays, comme en Australie, à Melbourne, où les habitants devaient rester chez eux entre 20h et 5h du matin (mesure levée depuis le 28 septembre). Et dans la province d'Anvers, en Belgique, les habitants ont dû respecter un couvre-feu de 23h30 à 6h (mesure levée depuis le 26 août). Dans le Grand Tunis (Tunisie) le couvre-feu est à nouveau instauré depuis jeudi 8 octobre et pour quinze jours. Les habitants ne peuvent pas se déplacer de 21h à 5h du matin en semaine et de 19h à 5h du matin le week-end.
Enfin, en Allemagne, souvent pris en exemple, les habitants des grandes villes, comme Berlin ou Cologne, ne sont pas obligés de rester chez eux après une certaine heure. Néanmoins, les restaurants, les bars et tous les commerces (sauf les pharmacies et les stations-service) doivent fermer entre 23h et 6h du matin. Francfort a même réduit l'heure de fermeture des commerces à 22h.
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