Covid-19 : face au confinement, les libraires "essayent de survivre" en se mettant au "Click and collect"
Fermées à cause du confinement, les librairies indépendants tentent de maintenir leur activité grâce au retrait de commandes en boutique.
Les manches retroussées, Catherine Berny s'active dans sa petite librairie parisienne de 50 m². La libraire prépare la commande de Victoire, une cliente : Le Bon Gros Géant et Matilda de Roald Dahl, mais aussi un album d'Asterix. En plein confinement lié à l'épidémie de Covid-19, le "click and collect" lui permet de sauver les meubles, mais aussi "de garder le lien, de proposer une alternative à Amazon, et de continuer à essayer de survivre en tant que petit commerce de quartier". Catherine Berny fait environ "25% d'une semaine classique". Quelques minutes plus tard, Victoire arrive. C'est une habituée de la librairie. "J'ai écrit sur Facebook et ma commande était prête en trois jours, se réjouit la cliente. C'est pratique et je préfère acheter à la dame qu'en ligne."
Du côté de la librairie Le Divan, dans le 15e arrondissement, interdiction de rentrer : les clients font la queue sur le trottoir pour récupérer leur livre. "Cela retire un peu le plaisir d'aller traîner au travers des rayons mais ça me permet de les encourager", affirme Françoise, cette amoureuse de roman.
Jusqu'à 40% du chiffre d'affaire habituel
Le gérant du Divan, Philippe Touron, marche dans sa boutique, vide. "C'est horrible", lâche-t-il. Il est membre de l'association Paris librairies qui fédère le stock d'une centaine de librairies. Pour lui, le "click and collect" "fonctionne très bien pour la plupart des librairies. À Paris en ce moment, il est en train de représenter entre 15 et 40% de leur chiffre d'affaire habituel, ce qui est pas mal."
Evidemment, c'est mieux que d'être fermé comme un cinéma ou un théâtre.
Philippe Touron, libraireà franceinfo
Mais ce mode de fonctionnement présente un gros inconvénient pour les éditeurs et auteurs moins connus. "Nous allons très bien vendre le merveilleux tome 5 de L'Arabe du Futur de Riad Sattouf, explique Philippe Touron, c'est formidable pour les libraires et ça fait venir beaucoup de monde dans les librairies. Mais les livres pour lesquels ça va être un peu plus difficile, c'est par exemple ce livre qui s'appelle La Dernière interview, de l'écrivain israélien Eshkol Nevo. C'est peut-être le plus beau roman que j'ai lu cette année, mais si je ne suis pas là pour le dire à mes clients dans le magasin, ce sera très, très difficile."
Philippe Tournon l'assure, le compte à rebours est lancé. Il faut rouvrir les librairies avant les fêtes de fin d'année. Il en va de l'avenir de toute la chaîne du livre.
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