Covid-19 : les députés d'opposition font voter une prolongation de l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 14 décembre seulement
Faute d'un nombre suffisant de députés LREM en séance, ce vote s'est fait contre l'avis du gouvernement, qui souhaitait une prolongation jusqu'à mi-février.
Ce qu'il faut savoir
Alors que les députés LREM n'étaient pas suffisamment nombreux en séance, mardi 3 novembre, dans la soirée, les oppositions sont parvenues à faire voter par l'Assemblée nationale une prolongation de l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 14 décembre seulement, contre l'avis du gouvernement qui la souhaitait jusqu'à mi-février. L'exécutif a toutefois divers moyens de revenir sur ce vote litigieux avant l'adoption définitive, prévue vendredi, du projet de loi de prorogation de l'état d'urgence.
Le PCF réclame un durcissement du confinement. A rebours des demandes de réouverture des petits commerces, le patron des communistes, Fabien Roussel, a réclamé au gouvernement, mardi, sur LCP, "un confinement strict, dur, ferme", alors qu"'il y a encore beaucoup trop de gens qui travaillent, qui prennent des risques d'attraper ce virus". Le patron des communistes y voit "le seul moyen" d'éviter la saturation des hôpitaux et il accuse le gouvernement de "tergiverser".
Le Premier ministre hausse le ton. Jean Castex a déploré, mardi, que certains élus appellent les maires à "violer les règles de la République" en prenant des arrêtés pour rouvrir les commerces fermés pendant le confinement. "Quand la République est confrontée à la plus grave crise sanitaire qu'elle ait subie depuis des décennies, on n'appelle pas les maires, serviteurs de la République, à violer les lois de la République. Ça n'est pas possible", s'est insurgé le chef du gouvernement, lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
La reprise d'un couvre-feu en Ile-de-France "absolument pas décidée à ce stade". Invité de la matinale de BFMTV, Gabriel Attal a annoncé mardi qu'un couvre-feu allait être de nouveau instauré à Paris, en plus du confinement, avant d'être rapidement démenti par Matignon. Les services du Premier ministre ont affirmé que cette mesure n'était "absolument pas décidée à ce stade", mais seulement "évoquée" par le préfet de police. "Une décision sera prise dans les prochains jours."
14 000 verbalisations en France depuis le début du confinement. Gabriel Attal a par ailleurs détaillé le nombre de contrôles et de verbalisations effectués pendant le confinement. Depuis son instauration, vendredi, "100 000 contrôles" ont donné lieu à "14 000 verbalisations en France", a-t-il déclaré.
Les tests antigéniques en pharmacie. Près de 80% des pharmaciens ont commandé des tests antigéniques, la moitié d'entre eux les ont déjà reçus et ils sont près de 10% à déjà pratiquer les tests rapides dans leur pharmacie. D'après l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), 40% des pharmaciens vont se mettre aux tests antigéniques d'ici à la fin de la semaine et les autres devraient suivre.
La SNCF va supprimer jusqu'à 70% de ses TGV à partir de mercredi. En fonction de l'évolution de la situation, "des adaptations supplémentaires pourraient être mises en œuvre dans le courant de la semaine prochaine", a précisé l'entreprise. L'offre des trains Intercités sera également réduite à partir de jeudi.
D'autres vagues à venir, selon le Conseil scientifique. La seconde vague qui touche actuellement l'Europe n'est peut-être pas la dernière, avertit le Conseil scientifique. Dans son dernier avis, daté du 30 octobre, il prévient que l'on peut "avoir plusieurs vagues successives durant la fin de l'hiver-printemps 2021, en fonction de différents éléments : état climatique, niveau et efficacité opérationnelle de la stratégie 'tester, tracer, isoler'".