Covid-19 : les députés d'opposition font voter une prolongation de l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 14 décembre seulement

Article rédigé par franceinfo
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Une séance à l'Assemblée nationale, le 16 septembre 2020, à Paris. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

Faute d'un nombre suffisant de députés LREM en séance, ce vote s'est fait contre l'avis du gouvernement, qui souhaitait une prolongation jusqu'à mi-février.

Ce qu'il faut savoir

Alors que les députés LREM n'étaient pas suffisamment nombreux en séance, mardi 3 novembre, dans la soirée, les oppositions sont parvenues à faire voter par l'Assemblée nationale une prolongation de l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 14 décembre seulement, contre l'avis du gouvernement qui la souhaitait jusqu'à mi-février. L'exécutif a toutefois divers moyens de revenir sur ce vote litigieux avant l'adoption définitive, prévue vendredi, du projet de loi de prorogation de l'état d'urgence.

Le PCF réclame un durcissement du confinement. A rebours des demandes de réouverture des petits commerces, le patron des communistes, Fabien Roussel, a réclamé au gouvernement, mardi, sur LCP, "un confinement strict, dur, ferme", alors qu"'il y a encore beaucoup trop de gens qui travaillent, qui prennent des risques d'attraper ce virus". Le patron des communistes y voit "le seul moyen" d'éviter la saturation des hôpitaux et il accuse le gouvernement de "tergiverser".

Le Premier ministre hausse le ton. Jean Castex a déploré, mardi, que certains élus appellent les maires à "violer les règles de la République" en prenant des arrêtés pour rouvrir les commerces fermés pendant le confinement. "Quand la République est confrontée à la plus grave crise sanitaire qu'elle ait subie depuis des décennies, on n'appelle pas les maires, serviteurs de la République, à violer les lois de la République. Ça n'est pas possible", s'est insurgé le chef du gouvernement, lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. 

 La reprise d'un couvre-feu en Ile-de-France "absolument pas décidée à ce stade". Invité de la matinale de BFMTV, Gabriel Attal a annoncé mardi qu'un couvre-feu allait être de nouveau instauré à Paris, en plus du confinement, avant d'être rapidement démenti par Matignon. Les services du Premier ministre ont affirmé que cette mesure n'était "absolument pas décidée à ce stade", mais seulement "évoquée" par le préfet de police. "Une décision sera prise dans les prochains jours."

 14 000 verbalisations en France depuis le début du confinement. Gabriel Attal a par ailleurs détaillé le nombre de contrôles et de verbalisations effectués pendant le confinement. Depuis son instauration, vendredi, "100 000 contrôles" ont donné lieu à "14 000 verbalisations en France", a-t-il déclaré.

 Les tests antigéniques en pharmacie. Près de 80% des pharmaciens ont commandé des tests antigéniques, la moitié d'entre eux les ont déjà reçus et ils sont près de 10% à déjà pratiquer les tests rapides dans leur pharmacie. D'après l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), 40% des pharmaciens vont se mettre aux tests antigéniques d'ici à la fin de la semaine et les autres devraient suivre.

La SNCF va supprimer jusqu'à 70% de ses TGV à partir de mercredi. En fonction de l'évolution de la situation, "des adaptations supplémentaires pourraient être mises en œuvre dans le courant de la semaine prochaine", a précisé l'entreprise. L'offre des trains Intercités sera également réduite à partir de jeudi.

D'autres vagues à venir, selon le Conseil scientifique. La seconde vague qui touche actuellement l'Europe n'est peut-être pas la dernière, avertit le Conseil scientifique. Dans son dernier avis, daté du 30 octobre, il prévient que l'on peut "avoir plusieurs vagues successives durant la fin de l'hiver-printemps 2021, en fonction de différents éléments : état climatique, niveau et efficacité opérationnelle de la stratégie 'tester, tracer, isoler'".