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"Je ne comprends pas d'où il sort ce truc" : le porte-parole du gouvernement provoque un couac en évoquant un nouveau couvre-feu à Paris

Gabriel Attal a annoncé trop vite qu'un nouveau couvre-feu, en plus du confinement, allait être mis en place à Paris. Matignon a rapidement démenti, affirmant qu'une mesure voisine était sur la table, mais pas encore prise.

Article rédigé par franceinfo
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Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, à la sortie du Conseil des ministres du 28 octobre 2020 à Paris. (ARTHUR NICHOLAS ORCHARD / HANS LUCAS / AFP)

C'est ce qu'on appelle un raté. Invité de la matinale de BFMTV, Gabriel Attal a annoncé, mardi 3 novembre, qu'un couvre-feu allait être de nouveau instauré à Paris, en plus du confinement, pour lutter contre l'épidémie de Covid-19, avant d'être rapidement démenti par Matignon.

"Nous allons réinstaurer un couvre-feu sur Paris, et peut-être l'Ile-de-France", a déclaré Gabriel Attal, ajoutant que le ministère de l'Intérieur allait prendre un arrêté "dans la journée". Interrogé sur l'heure de ce couvre-feu, Gabriel Attal s'est montré plus hésitant : "21 heures je crois, comme le couvre-feu avant le confinement".

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Ce couvre-feu, identique à celui du 17 octobre dernier, devait apporter une réponse à "certaines situations observées" dans la capitale. "Ce que je vois, ce qui m'est rapporté, c'est que même si la majorité des Français respectent les règles (...), il est insupportable de voir d'autres Français qui ne respectent pas les règles et d'avoir le sentiment qu'il y a une forme de laisser-faire."

"Je ne comprends pas d'où Attal sort ce truc"

Aussitôt annoncée, aussitôt démentie. Cette mesure n'est "absolument pas décidée à ce stade", mais seulement "évoquée" par le Préfet de police, assurent les services du Premier ministre. Cette mesure consisterait, plus précisément, à "fixer une heure nocturne de fermeture des commerces autorisés à fonctionner", selon Matignon, qui ajoute qu'"une décision sera prise dans les prochains jours".

Un ministre accable, en off, le jeune porte-parole du gouvernement : "On a juste évoqué la possibilité de donner des marges de manœuvres aux préfets pour gérer des détails mais rien n'avait été tranché. JAMAIS nous n'avions parlé de couvre-feu, je ne comprends pas d'où Attal sort ce truc." Devant les députés LREM, Jean Castex a admis une "maladresse" de la part du porte-parole, et réfuté toute incohérence dans l'action gouvernementale.

Une mesure "largement évoquée", selon l'entourage d'Attal

Dans l'entourage de Gabriel Attal, on assure au contraire que cette mesure ne sort pas de nulle part. "C'était une proposition de Gérald Darmanin, largement évoquée hier lors de la réunion à Matignon", se défend-on. Même s'il "aurait dû utiliser le conditionnel, car la décision sera prise demain [mercredi] en Conseil de défense et annoncée le lendemain [jeudi]. Il n'a pas été assez prudent, même si la mesure est bien sur la table". Une version confirmée, par ailleurs, par d'autres ministres sous couvert d'anonymat.

Comme l'a évoqué Gabriel Attal, cette nouvelle restriction, en plus du confinement, est envisagée car l'exécutif a constaté que le confinement n'est pas respecté partout. En déplacement à Gennevilliers dans un entrepôt des Banques alimentaires, Olivier Véran a reconnu sur BFMTV qu'"il y a un certain nombre d'attroupements qui ont lieu parfois tard dans certaines rues des villes d'Ile-de-France qui peuvent être corrélés au maintien ouvert d'un certain nombre de commerces dits essentiels en soirée".

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