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La question d'un reconfinement n'a pas été tranchée, assure l’exécutif

Pour l'instant, Emmanuel Macron ne prévoit pas d'allocution et à Matignon comme à l’Élysée, on assure que la décision d'un reconfinement n'est pas prise. Rendez-vous est donné au prochain conseil de défense sanitaire, souvent programmé le mercredi, avant le conseil des ministres.

Article rédigé par Julie Marie-Leconte
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Jean Castex, le 26 octobre 2020, sur le perron de l'Hôtel Matignon à Paris. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

La décision d’un reconfinement n’est pas prise, selon les informations recueillies par franceinfo auprès de l’exécutif. Le gouvernement veut d’abord faire le point sur l’impact du couvre-feu à 18 heures, généralisé depuis le 16 janvier pour faire face à l’épidémie de Covid-19 et à la progression du variant anglais.

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Pour l’instant, Matignon et l’Élysée démentent que quoi que ce soit soit tranché. Rendez-vous est donné au prochain conseil de défense sanitaire. Il est le plus souvent programmé le mercredi, avant le conseil des ministres, et il n’est pas prévu pour l’instant de l’avancer. À ce stade, Emmanuel Macron ne prévoit pas non plus d’allocution, ce qui sera le cas si la décision d’un nouveau confinement doit être annoncée.

Reconfiner, ne pas reconfiner ? La situation tourne à la guerre des nerfs pour tout le monde, y compris pour l’exécutif. "On va bientôt devoir se justifier de ne pas reconfiner", confie-t-on au sein de la machine gouvernementale. "Il faut donc faire savoir qu’on réfléchit", dit cette source à franceinfo, bien consciente de l’anxiété des Français, et de la pression.

Les données du couvre-feu sont cruciales

De fait, les données attendues en début de semaine sur l’effet du couvre-feu à 18 heures sont cruciales. Soit elles sont convaincantes, et la mesure peut suffire. "C’est peu probable, mais l’hypothèse existe toujours", estime un conseiller du pouvoir. Soit elles ne le sont pas, et il faut prendre des mesures de freinage supplémentaires. Quand ? Là aussi, cela va dépendre des chiffres. Cette semaine ou celle d’après, esquisse-t-on au sommet de l’État. 

Le gouvernement a besoin d’évaluer la marge de manœuvre. L’enjeu est de faire retomber la pression sur les hôpitaux suffisamment pour qu’ils puissent encaisser le choc quand le variant britannique sera majoritaire à circuler en France, et que le nombre de cas explosera. Les scientifiques prédisent que le variant sera majoritaire en France en mars.

Aucune décision prise pour les établissements scolaires

Pour cet éventuel troisième confinement, le gouvernement met un point d’honneur à ne pas fermer les établissements scolaires. Jean Castex est convaincu que ce sera le grand marqueur de la gestion de la crise à la française. Les vacances de février arrivent. Cela peut être l’occasion de mettre en place des restrictions en plus, et de bénéficier d’un "effet cumulatif", acquiesce une source gouvernementale, puisque de facto, les établissements scolaires seront fermés par roulement dans les trois zones, entre le 6 février et le 8 mars. Mais encore une fois, aucune décision n’est prise.

Idem pour les commerces : décider de les fermer à nouveau ou maintenir leur ouverture sur des plages horaires réduites ? "Toutes les pistes sont étudiées mais rien n’est tranché", affirme un ministre en première ligne. Ce qui est sûr, c’est que qui dit confinement dit limitation des déplacements, retour des attestations, nécessité de justifier de toute sortie.  Limiter les déplacements entre régions, le conseil scientifique disait déjà qu’il fallait le faire sans tarder, dans son dernier avis. C’était le 12 janvier. Cette fois, la semaine qui commence est critique, dit son président, le professeur Jean-François Delfraissy.

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