"On est obligé de faire comme ça, si on veut garder notre souplesse" : des clubs de sport poursuivent leurs cours en visio-conférence avant une possible réouverture pour les jeunes
Près de Toulouse, le Go élan gym assure des séances en vidéo, pour éviter une trop grande perte physique et technique pour ses gymnastes.
Les entraîneurs du Go élan gym ont appris du premier confinement. Exit la fiche d'exercice, envoyée par mail. Place à la séance en visio, au moins trois fois par semaine. C'est parti pour une heure de musculation, gainage, assouplissement, la base de la gymnastique artistique : "Valentine c'est parti, 20 secondes", lance l'entraîneur, David Benoist.
En attendant une éventuelle réouverture – en plus d'une enveloppe de 400 millions d'euros d'aides pour tout le secteur du sport, Emmanuel Macron a évoqué mardi 17 novembre la possibilité de reprendre la pratique du sport en club pour les mineurs au 1er décembre si la situation sanitaire le permet – les clubs de sport amateur font preuve de beaucoup d'imagination pour continuer à fonctionner. Exemple dans la banlieue sud de Toulouse, avec le Go élan gym Auzeville Castanet. Ce club de gymnastique artistique féminine, privé de gymnase, a opté pour les cours en visio-conférence.
"On lui a préparé un petit emplacement dans sa chambre, on a chamboulé les meubles."
Lauriane, la mère d'une gymnasteà franceinfo
Depuis deux ans, David Benoist coache six filles, âgés de 8 à 9 ans. Pour le directeur technique, il n'était pas question de lâcher une deuxième fois : "Là, l'objectif, c'était avant tout qu'elles soient contentes de revenir, qu'on recrée le lien, qu'elles rigolent entre elles." À l'écran, malgré les problèmes de connexion, Candice, Valentine et leurs copines s'activent dans leur chambre ou le salon familial. D'ailleurs, les parents ont joué le jeu sans hésiter, comme Lauriane, la maman de Louise : "On a acheté un gros ballon, un petit peu de matériel aussi. C'est un groupe de petites qui font énormément de gym par semaine. Donc de se retrouver vite de 10 heures de gym à rien, ce n'est pas possible."
Il faut dire que sur les 250 licenciés, 50 sont dans un groupe compétition, pour qui un arrêt total d’un mois, même pour des jeunes, signifierait une perte technique et physique trop importante. D’où l’idée de garder ces séances par visio-conférence. Les jeunes gymnastes voient les avantages : "On est obligé de faire comme ça, si on veut garder notre souplesse et tout." Même avec le coach : "Il est beaucoup moins dur quand il est à la télé !", rigolent les filles. Mais il y a aussi des inconvénients : "Quand on est au gymnase, il y a plus de choses, donc on fait des exercices plus compliqués."
"Ce sont des petites qui sont engagées depuis longtemps, qui ont donné beaucoup d'elles-mêmes."
David Benoist, l'entraîneurà franceinfo
Alors si les clubs peuvent rouvrir en décembre, David Benoist estime qu'il aura préservé l'essentiel : "Nous, ce qu'on souhaite, c'est pouvoir reprendre. En un mois, je pense que les filles seront à fond. Donc, je pense que ça reviendra vite. Il ne faut pas qu'on se fasse deux mois comme ça, sinon, c'est difficile. Effectivement, on a toujours un risque de les perdre. Je n'espère pas, parce que c'est important, elles ont quelque chose à vivre et à faire dans la gym."
Un redémarrage rapide permettrait au Go élan gym, à ses deux salariés et sa quinzaine de bénévoles de sortir de ce drôle de programme sans faute. Au premier confinement, les parents avaient soutenu le club en ne réclamant pas le remboursement de leurs cotisations. Pour cet automne, les dirigeants réfléchissaient à un remboursement partiel. Pour l'instant, aucun des 250 licenciés n'a quitté le tapis.
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