"On ne se paye pas, on limite la casse" : un tiers des garages menacés de faillite à cause du Covid-19
Les garages automobiles ont du mal à s'en sortir. La plupart sont restés ouverts durant les deux confinements, mais les clients ont déserté.
A cause de la crise sanitaire et de ses répercutions économiques, un tiers des garages sont menacés de faire faillite d’ici l’été. Ce chiffre provient d’une étude réalisée par Vroomly, spécialiste du secteur.
À Vanves (Hauts-de-Seine), en banlieue parisienne, plusieurs garagistes s’inquiètent pour leur avenir. C'est le cas du garage de la Villa, où les voitures ne se bousculent pas. Personne ne fait la queue pour faire réparer son véhicule. En temps normal, impossible de trouver une place pour se garer affirme Antonio, l’un des deux gérants. "Parfois pour entrer une voiture dans l’atelier, nous sommes obligés d’en déplacer quatre ou cinq. Aujourd’hui, c’est porte ouverte, on rentre facile. Des places sont vides. On a l’impression qu’il n’y a plus de voitures, plus rien", se désole le garagiste.
"C’est vraiment le calme plat."
Antonio, gérant d'un garage à Vanvesà franceinfo
Antonio estime avoir perdu 60 % de son chiffre d'affaires, soit 50 000 euros en moins l'année dernière, en 2020. Tout à commencé à s'effondrer lors du premier confinement se souvient-il : "J’ai eu plein de rendez-vous annulés. Trois mois de rendez-vous perdus pendant le confinement. Les clients ne sont pas revenus à cause du Covid-19. Les révisions qui étaient prévues ont été remises à plus tard, car moins urgentes. Et ainsi de suite, ça fait effet boule de neige", explique-t-il.
Son garage tourne avec trois salariés. Alors les conséquences sont lourdes. "Nous, quand ça ne va pas trop bien, on ne se paye pas, on limite la casse. Mais si ça continue, on va faire comme tout le monde, on sera obligé de fermer. Là, c’est très difficile", poursuit le gérant.
Seuls 17% des garagistes ont bénéficié d'une aide
Quelques rues plus loin, d'autres s'en sortent un peu mieux. Le garage des Oeillets n'envisage pas la fermeture. La principale difficulté reste de faire travailler les 12 salariés, reconnaît Pablo, le gérant : "On a mis en place le travail partiel. On fait du turn-over. Il y a deux ou trois salariés toutes les semaines qui sont en chômage partiel, pour que tout le monde travaille un peu, et pour éviter une trop grosse perte de salaire."
"Pour le moment, le chômage partiel permet au garage de continuer son activité, mais il est difficile de se projeter".
Pablo, gérant d'un garage à Vanvesà franceinfo
Pablo compte sur les prochains grands départs : "Si les gens vont avoir des vacances de ski, cela va nous donner un peu de travail car les gens vont réviser les voitures pour partir à la montagne. Mais si les stations n’ouvrent pas, les gens ne vont pas partir. C’est une boucle. Si un garage sur trois ferme, espérons qu’on soit parmi les deux autres." Seuls 17% des garagistes interrogés indiquent avoir bénéficié d'une aide de l'Etat en 2020.
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