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"On va être en difficulté si cela ne s'arrête pas": l’hôpital de La Timone à Marseille submergé par la seconde vague de Covid-19

Pour faire face à l'afflux de nouveaux patients Covid, l'hôpital, qui dispose initialement de 62 lits de réanimation, a doublé ses capacités. Mais la mortalité est déjà plus élevée que lors de la première vague. "Et on n'est absolument pas au pic!", s'alarme un médecin réanimateur.

Article rédigé par Romane Porcon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Une infirmière, aux urgences de La Timone, à Marseille, le 11 septembre 2020. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

"Ce patient a 55 ans, et a subi 35 jours de réanimation. Pourtant, il n'avait aucun antécédent..." Pour le Pr Lionel Velly, anesthésiste réanimateur à l’hôpital de la Timone, à Marseille, le constat est dramatique : le service de réanimation est submergé par l'afflux de patients. En effet, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, le pic de mortalité observé lors de la première vague de coronavirus Covid-19 a été dépassé : 260 personnes sont décédées à l'hôpital la dernière semaine d'octobre alors que le pic de la première vague atteint du 20 au 27 avril en dénombrait 158.

"On a plus de 35 morts par jour !"

"Dans les Bouches-du-Rhône, on a plus de 35 morts par jour, explique Lionel Velly. C'est déjà plus élevé que lors de la première vague ! Et on n'est absolument pas au pic : là, on est à 127 lits de soins critiques à la Timone. Nous avons doublé notre capacitif et la limite, après, cela va être respirateurs. On a acheté énormément de respirateurs, plus de 80. Et on va être en difficulté si cela ne s'arrête pas."

L'autre inquiétude, évidemment, ce sont les moyens humains : "Ce capacitif, poursuit le médecin, n'est plus augmenté par des recrutements d'infirmières puisqu'on n'en trouve plus. Il est augmenté par l'arrêt des blocs opératoires, pour prendre des infirmières anesthésistes et qu'elle travaille avec nous."

"Ça devient compliqué à gérer"

Il faut aussi réorganiser tout l'hôpital avec des lits de réanimation éphémère. Sophie Roux est infirmière en réanimation. "Cette salle accueillera normalement douze patients de réanimation non Covid, indique-t-elle. D'habitude, c'est une salle de réveil qui accueille les patients post-opérés, qui restent deux heures. On crée un service continu 24h/24h. On surcharge les salles et ça devient compliqué à gérer." L'hôpital recherche toujours des infirmières pour renforcer les rangs.

L'hôpital de La Timone à Marseille submergé par la seconde vague de Covid-19. Un reportage de Romane Porcon.

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