Report du Black Friday : "Cela peut être une bonne nouvelle", estime une économiste
Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste au BIPE (cabinet de conseil en stratégie), est invitée du 23h de franceinfo. Elle revient sur le bras de fer entre le gouvernement et les géants de la grande distribution quant au Black Friday.
L'accord du report du Black Friday dévoilé par le patron d'Amazon France est une victoire en plein confinement. Mais aurait-elle eu lieu sans ce contexte si particulier ? "C'est une victoire puisque les petits commerces font une grande partie de leur chiffre d'affaires en cette période de fin d'année. Dans certains secteurs, c'est plus de 30 à 40 % de leur chiffre d'affaires, avec des entreprises qui ont une trésorerie très dégradée. On a vu après le premier confinement qu'il y a un véritable rebond, c’est-à-dire que les Français ont acheté massivement à la fin du premier confinement et pendant les vacances, donc on peut être dans la même configuration (…) cela peut être une bonne nouvelle de reporter début décembre le Black Friday", analyse Anne-Sophie Alsif, économiste au BIPE.
L'impact des centres commerciaux
"Pour relativiser, en situation normale, le commerce en ligne en France représente 10 %. Les 90 % du commerce ont lieu en physique. Chez nos voisins européens, on est à 12 % en Allemagne et plus de 30 % au Royaume-Uni. Donc ça c'est une première chose. Et pour tous les petits commerces en temps normal, il y la bataille du numérique : Amazon a 20 % de part de marché, et par exemple, des enseignes comme Carrefour ou Leclerc font beaucoup plus de commerce en ligne qu'Amazon. Il y a aussi l'impact des centres commerciaux qui ont eu beaucoup plus d'impact", ajoute Anne-Sophie Alsif.
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