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Vidéo Covid-19 : l'Opéra de Bordeaux tente de se jouer du confinement en enregistrant une œuvre déprogrammée

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opera bordeaux confinement sous-titres
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Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions

Privés de public, les musiciens partent à sa rencontre en enregistrant, à huis clos, l'intégral d'un opéra prévu en novembre, "Pelléas et Mélisande".

Pour les artistes, comme pour les mélomanes, c'est un moyen de combler un vide. L'Opéra national de Bordeaux (ONB) est de nouveau privé de son public, pour au moins un mois, en raison du confinement mis en place pour freiner la pandémie de Covid-19. L'ONB a alors décidé d'enregistrer, jeudi 5 novembre, à huis clos, l'intégral d'un opéra prévu en novembre, et donc déprogrammé : Pelléas et Mélisande. Il devait servir de cadre à cette histoire d'amour inspirée du mythe de Tristan et Yseult et adaptée en opéra par Claude Debussy en 1902.

"C'est frustrant de ne pas avoir accès au live avec le public. On travaille pour ça, nous les artistes, pour cet échange, c'est notre récompense", explique Stanislas de Barbeyrac, le ténor qui interprète Pelléas, avant de monter sur scène en jean et tee-shirt, concentré à l'extrême. "Mais c'est un bon compromis de pouvoir répéter et de quand même créer des choses, même sans public, de pouvoir pallier ce manque d'art vivant et d'interaction, en proposant un disque", poursuit-il. "C'est important que les gens sachent que le milieu de la culture veut travailler."

Chanteurs testés, violons masqués et vents distanciés

Même sans public, les musiciens travaillent dans des conditions particulières et suivent un protocole sanitaire strict : chaque musicien dispose d'un spray désinfectant et d'un chiffon. Les joueurs d'instruments à vent, sans masque, sont distanciés au maximum mais les instruments à cordes doivent jouer masqués. 

"Les instruments à vent sont distanciés de deux mètres les uns des autres (...) Donc cela leur demande une concentration encore plus forte", explique Olivier Lombardie, administrateur général de l'ONB. "Pour les cordes, c'est-à-dire tous les violons, c'est masque obligatoire même pendant le concert. Là aussi, c'est un effort physique particulièrement difficile parce que garder un masque avec un violon pendant trois heures, c'est vraiment compliqué", insiste-t-il.

Les chanteurs, tous testés au Covid-19, gardent leur distance. Le chef Pierre Dumoussaud dirige, masqué, sa soixantaine de musiciens.

"On veut être au top quand le public va revenir"

"Il faut continuer, il faut se battre", témoigne la soprano Chiara Skerath, qui interprète Mélisande en robe noire et baskets. "Beaucoup de gens m'écrivent que ça leur manque d'aller au théâtre, d'aller à l'opéra, parce que ce sont des moments où on peut tout oublier. La lumière s'éteint et on est dans un autre monde..."

Même si les captations discographiques d'opéra sont de plus en plus rares, l'ONB a imaginé la sienne comme une "opération de rebond face au confinement" qui permet aussi "aux artistes de ne pas perdre le fruit de leur travail". Olivier Lombardie, lui, préfère recourir à une métaphore sportive : "Nos 180 artistes sont des sportifs de haut niveau qui doivent jouer collectif. Quand ce virus va disparaître, on ne voudrait pas se retrouver dans la situation du PSG à perdre nos matches de Ligue des champions. On veut être au top quand le public va revenir."

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