: Vidéo Théâtres fermés : "La vie est plus importante", estime Michel Boujenah, tout en regrettant "le manque de pédagogie" du gouvernement
L'acteur Michel Boujenah regrette vendredi sur franceinfo un "manque de clarté" du gouvernement qui a annoncé jeudi soir la prolongation de la fermeture des théâtres au moins jusqu'au 7 janvier.
"La vie est plus importante" que la fermeture prolongée des théâtres (au moins jusqu'au 7 janvier) décidée par le gouvernement pour freiner l'épidémie de coronavirus Covid-19, a estimé l'acteur Michel Boujenah vendredi 11 décembre sur franceinfo. Mais "le sentiment qu'on a, c'est qu'il y a un manque de pédagogie et un manque de clarté" dans les annonces, a-t-il ajouté. Michel Boujenah aurait dû être à l'affiche du Théâtre des Variétés à Paris la semaine prochaine dans L'Avare de Molière. Il faut "raison garder avant tout", selon lui, "même si on est évidemment excessivement malheureux et qu'on ne comprend pas pourquoi les théâtres et cinémas sont fermés".
franceinfo : Comment avez-vous vécu cette annonce hier soir ?
Michel Boujenah : Je l'ai vécue comme tous mes camarades acteurs, artistes, techniciens, que ce soit à Paris ou en province : évidemment avec douleur. Maintenant, je pense qu'il faut d'abord dire que la vie est plus importante. Alors, évidemment, la vie, c'est aussi les spectacles, c'est aussi la culture et c'est évidemment très important. Mais la vie est plus importante. Le sentiment qu'on a, c'est qu'il y a un manque de pédagogie et un manque de clarté. On ne comprend pas pourquoi dans les avions il y a plein de monde, et dans les salles de spectacle il n'y a personne. Je suis rentré il y a quelques jours, je suis monté dans un autobus à Orly, on était serrés comme des sardines. Si c'est la vie qui est en jeu, il n'y a pas de discussion : on arrête et on ne joue pas. Mais il faut qu'on comprenne bien pourquoi les grands magasins sont remplis et bondés de monde.
Donc de la pédagogie, avant tout…
Le problème, dans ce genre de crise, quand elle se prolonge, c'est que chacun voit midi à sa porte. Tout le monde se trouve indispensable. Donc il faut qu'on nous explique exactement pourquoi et comment. Je sais que c'est difficile pour les politiques, en ce moment, c'est très compliqué. Ils n'ont pas la science infuse. On voit bien leur malaise. Mais si c'est légitime de fermer les théâtres aujourd'hui, il faut que ce soit bien expliqué. Ensuite, ce n'est pas possible de dire : "On se revoit le 7 janvier." Parce que pour ouvrir un théâtre, ce n'est pas comme ouvrir ou fermer un magasin. C'est compliqué, il faut remettre une machine en marche. Tous les acteurs de L'Avare ont repris le travail pour être prêts à jouer. C'est une grosse machine qu'un spectacle, surtout comme celui-là. Et je ne pense pas qu'à moi quand je dis ça, je pense à toutes les troupes de province et donc aux musiciens, aux danseurs également. Tout ça demande du travail et c'est mieux qu'ils nous disent : "Écoutez, on ne sait pas."
La comédienne Ariane Ascaride affirme que Roselyne Bachelot est à la tête d'un ministère de la Culture qui s'écroule. Pensez-vous la même chose ?
Je pense que Roselyne Bachelot s'est énormément battue et les politiques ont dû faire des choix qui ont été très douloureux. Mais la réaction d'Ariane Ascaride est en même temps compréhensible, parce qu'on ne comprend pas. Il faut réussir à communiquer et à expliquer avec beaucoup plus de clarté. Donc, je vous en prie, et je le demande à tous : raison garder avant tout, même si on est évidemment excessivement malheureux et qu'on ne comprend pas pourquoi les théâtres et cinémas sont fermés. Il faut que les choses soient claires pour qu'on soit motivés à se battre et à continuer à se battre.
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