Coronavirus : "Ça les aide à prendre du recul", des psychologues vont au-devant des soignants pour qu'ils se confient
Plusieurs dispositifs ont été mis en place nationalement et localement pour offrir un soutien psychologique aux soignants qui luttent contre le coronavirus, accumulant stress et fatigue. Mais les soignants se saisissent peu de cette opportunité.
Manque de matériel, conditions de travail dégradées, situations inédites à gérer, les soignants sont actuellement confrontés à un degré de stress intense à cause de la crise sanitaire du Covid-19 et ils ont rarement l’occasion de souffler. Pourtant, peu d’entre eux se tournent vers les psychologues malgré de multiples initiatives. Le ministère de la Santé a notamment annoncé la mise en place d’une plateforme téléphonique de soutien psychologique ouverte aux professionnels de santé : le 0800 73 09 58. De nombreux dispositifs sont également déployés localement.
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Au centre hospitalier de la Côte Basque, il a fallu trouver des astuces pour inciter les soignants à se confier. "L'hôpital de Bayonne a mis en place une cellule d'unité médico-psychologique qui a mis des panneaux partout disant : 'Venez nous voir, appelez-nous !' mais personne n'est venu, relate Tarak Mokni, chef de service du Samu. Donc cette même unité médico-psychologique, faite de médecins, d'infirmiers, de psychologues, fait des maraudes. Elle se promène dans les services d'urgence, de réanimation, le Samu, pour détecter des gens qui auraient besoin d'être entendus. Ce sont les psychologues qui viennent vers les soignants."
Leur permettre de prendre du recul
Mais quand les soignants demandent de l’aide, c’est souvent tard, une fois qu’ils sont arrivés au bout de leurs ressources. C'est le constat de Catherine Hinzty, psychologue qui offre bénévolement ses services via le site PsyForMed. Il ne s’agit pas d’une thérapie au long cours mais d’une écoute attentive qui permet aux soignants de s’extraire un instant du tourbillon. "Quand ils sont dedans, ils se disent toujours qu'ils auraient pu faire mieux, ils auraient pas dû dire ça. Moi je me place en témoin extérieur et je dis : 'Là, si vous deviez refaire la scène, vous imaginez refaire comment ?' Et en fait ils disent : 'Ben non, avec les moyens qu'on a, on ne peut pas faire mieux, on doit faire comme ça'. Et ça les aide à prendre du recul sur ces situations-là", témoigne Catherine Hinzty.
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