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Coronavirus : "Ce confinement [...] nous invite à revenir au sens premier du ramadan", estime l'imame Kahina Bahloul

L'image du ramadan est aujourd'hui "très festive" mais à l'origine, le jeûne correspondait plutôt à une "retraite spirituelle", souligne Kahina Bahloul.

Article rédigé par franceinfo
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Kahina Bahloul, première imame de France, le 29 août 2019 à l'Institut du monde arabe de Paris. (CHRISTOPHE PETIT TESSON / EPA)

Le ramadan débute vendredi 24 avril. En cette période de confinement l'accès aux mosquées est impossible tout comme les rassemblements familiaux. "Ce confinement, qui nous pousse à une distanciation sociale, nous invite à revenir au sens premier du ramadan", estime sur franceinfo Kahina Bahloul, première femme imame de France.

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franceinfo : Est-ce que vous maintenez un lien avec vos fidèles grâce au numérique ?

Kahina Bahloul : Tout à fait. Avec le confinement ce n'est plus possible de se retrouver physiquement. Nous proposons une alternative sur les réseaux sociaux et aujourd'hui nous allons faire notre premier Facebook Live pour maintenir le lien avec notre communauté et parler de ce moment spécial dans la vie des musulmans.

Quelles sont les choses qui changent ?

On a une image très festive et conviviale du ramadan aujourd'hui, mais cela n'a pas toujours été le cas. Ce confinement qui nous pousse à une distanciation sociale nous invite à revenir au sens premier du ramadan. Le jeûne du ramadan s'inscrivait dans les débuts de l'islam dans une pratique ascétique plus large. On était dans une retraite spirituelle, dans un moment de recueillement qui s'accompagnait d'un jeûne pour mettre en veille nos sens physiques et exacerber notre sensibilité spirituelle. Peut-être que c'est l'occasion pour les musulmans de revivre le ramadan dans ce sens.

La rupture du jeûne le soir est l'occasion de se retrouver. Les Facebook live vont-ils suivre ces horaires ?

On a beaucoup de demande dans ce sens. Pour l'instant nous avons plutôt pensé à des live en fin d'après-midi pour donner des enseignements spirituels et se mettre en lien. Mais il y a des demandes pour des prières collectives en live et nous allons y réfléchir pour proposer des prières tard dans le soir pour une communion malgré la distance physique.

Le déconfinement tombe pendant le ramadan. Comment allez-vous faire ?

On est tous impatients de sortir de cette période difficile, mais nous attendrons les consignes du gouvernement. Il faut rester très prudent. Cette maladie est très dangereuse. Si on doit retrouver la possibilité d'un rassemblement dans les mosquées, forcément le nombre de personnes sera réduit, les distances de sécurité et les conditions d'hygiène seront à respecter.

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