Coronavirus : cinq questions sur l'interdiction des rassemblements de plus de 1 000 personnes
Jusqu'ici, ce sont les évènements dans des lieux clos où plus de 5 000 participants étaient attendus qui étaient visés.
Un nouveau cran dans les mesures de prévention contre l'épidémie de coronavirus. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé dimanche 9 mars l'interdiction des rassemblements de plus de 1 000 personnes (elle était limitée jusqu'ici à ceux de plus de 5 000 participants). La mesure doit être officialisée par un arrêté, mais ses modalités d'application restent encore floues. Le ministre a expliqué qu'il existerait des exceptions, pour un certain nombre d'événements comme les concours ou les manifestations. Mais la liste précise n'est pas établie. Franceinfo vous explique ce que l'on sait, pour l'instant, sur cette interdiction qui devrait affecter la vie de nombreux Français.
Quels sont les termes exacts de l'interdiction ?
Pour l'instant, on l'ignore. Aucun arrêté détaillant la mesure n'avait été publié lundi matin au Journal officiel (qui ne paraît pas le premier jour de la semaine), comme cela avait été le cas le 4 mars pour l'interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes. Contactée par franceinfo, la Direction générale de la santé (DGS) n'était pas en mesure d'indiquer à quel moment le nouvel arrêté serait publié. En attendant, la mesure est-elle déjà en vigueur ? Elle a été "annoncée dimanche soir", note la DGS, mais dans les faits les décisions d'interdire des événements "se prennent au niveau des préfets".
Faute de texte, on ignore pour l'instant quelles seront les modalités exactes de cette interdiction. "Tous les rassemblements de plus de 1 000 personnes sont désormais interdits", a déclaré Olivier Véran dimanche soir. Mais sans préciser, par exemple, si cette restriction concerne uniquement les "lieux clos", comme c'était le cas pour celle visant les rassemblements de plus de 5 000 personnes, ou si elle s'applique à un éventail d'événements plus larges.
La mention des manifestations dans la liste des exceptions laisse penser que, cette fois, même les regroupements en plein air et sur la voie publique sont visés. "Normalement, oui, même les rassemblements en milieu ouvert sont concernés", explique la Direction générale de la santé à franceinfo. Et d'assurer que cette mesure vise "les rassemblements qui se produisent à un moment donné", de façon ponctuelle. Ce qui implique qu'une entreprise dont plus de mille employés seraient réunis dans les mêmes locaux, par exemple, n'est pas concernée.
Existe-t-il des exceptions ?
C'est ce qu'a expliqué le ministre de la Santé dimanche : les préfets et les ministères sont chargés de faire "remonter une liste d'événements considérés comme utiles à la nation", ce qui justifierait de les maintenir malgré tout. Olivier Véran a d'ores et déjà annoncé que "les manifestations en feront partie, tout comme les concours ou encore le recours aux transports en commun". Une liste qui sera peut-être amenée à s'allonger.
Les événements sportifs sont-ils concernés ?
Des doutes subsistaient, lundi matin, sur l'organisation des rencontres sportives qui continuaient jusqu'à maintenant de rassembler des milliers de spectateurs malgré l'interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes. Cette fois, le sport sera bel et bien touché par la mesure, a confirmé la ministre Roxana Maracineanu lundi à la mi-journée. Mais les modalités restent à l'appréciation des différents acteurs concernés.
Ils peuvent choisir de reporter les rencontres – ce sera le cas de la rencontre entre le XV de France et l'Irlande pour le dernier match du Tournoi des six nations initialement prévu samedi –, de les annuler ou encore de les organiser à huis clos – comme le match de Ligue 2 Lens-Orléans lundi soir, ou le choc PSG-Dortmund en Ligue des champions mercredi. Cette dernière solution est privilégiée par la ministre, qui a affirmé que "le huis clos peut devenir notre doctrine". Elle fixe comme priorité "la continuité sportive, notamment pour les compétitions qualificatives aux Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo".
La tenue d'événements sportifs en public n'est donc pas proscrite : les organisateurs peuvent très bien choisir "de vendre un nombre réduit de billets", a rappelé Roxana Maracineanu, tant qu'ils respectent la limite des 1 000 personnes présentes, participants compris.
Et les meetings politiques pour les municipales ?
A moins d'une semaine du premier tour des élections municipales, l'organisation des réunions publiques est effectivement remise en cause. A Paris, l'équipe de campagne de Rachida Dati a ainsi annoncé que son meeting organisé lundi soir à la salle Gaveau (d'une capacité de 1 000 places) serait maintenu, mais l'affluence limitée à 900 personnes. En revanche, l'écologiste David Belliard a annoncé l'annulation d'un meeting au Bataclan jeudi. Il promet de le remplacer par "un événement alternatif en plein air", mais celui-ci aussi devra se plier à la nouvelle règle en vigueur.
Des événements rassemblant moins de 1 000 personnes peuvent-ils être annulés ? C'est aux préfectures que revient le dernier mot en la matière, et celles-ci peuvent très bien prendre des mesures plus drastiques encore. C'est notamment le cas dans l'Oise et le Haut-Rhin, deux foyers "à forte activité virale", où "tous les rassemblements sont interdits", a rappelé Olivier Véran dimanche soir.
Jusqu'à quand va-t-elle durer ?
On l'ignore pour l'instant. Olivier Véran n'a pas annoncé dimanche de date à laquelle l'interdiction serait levée. Celle-ci sera précisée dans l'arrêté, comme c'était le cas pour l'interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes, en vigueur "jusqu'au 31 mai 2020". Mais cela dépendra surtout de l'évolution de l'épidémie. Ainsi, si le stade 3 est atteint, "cela aura un impact sur les activités collectives des Français", explique la Direction générale de la santé, sans que l'on sache exactement quelles restrictions seront alors instaurées.
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