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Coronavirus Covid-19 : "Le devenir de l'épidémie dépendra de ce qu'il va se passer en Asie du Sud-Est et en Afrique subsaharienne"

Yazdan Yazdanpanah, chef du service maladies infectieuses à l'hôpital Bichat, appelle à ne "pas tomber dans la psychose" mais à "prendre le virus au sérieux" en attendant de voir comment il se propage en dehors de Chine.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le professeur Yazdan Yazdanpanah,  chef du service maladies infectieuses à l'hôpital Bichat, directeur de l’Institut de l’infectiologie à l’Inserm et expert auprès de l'Organisation mondiale pour la santé, invité de franceinfo le 22 janvier 2020. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Ils vont très bien, il n'y avait plus de signes mais il fallait attendre pour qu'il n'y ait plus de virus détecté", a indiqué jeudi 13 février sur franceinfo Yazdan Yazdanpanah, chef du service maladies infectieuses à l'hôpital Bichat, à propos de deux des onze patients contaminés au nouveau coronavirus Covid-19 en France et qui ont pu quitter l'hôpital mercredi 12 février. Mais le professeur et directeur de l’Institut d’infectiologie à l’Inserm rappelle que "c'est un nouveau virus avec une transmission importante. Ce n'est peut-être pas aussi grave qu'on le pensait en termes de mortalité mais il faut le prendre au sérieux."

franceinfo : Comment vont les deux patients qui, en France, sont sortis de l'hôpital ?

Yazdan Yazdanpanah : Ils vont très bien, il n'y avait plus de signes [d'infection] mais il fallait attendre pour qu'il n'y ait plus de virus détecté. Ils sont sortis, ils sont très en forme. Un des patients ne présentait pas de forme sévère donc il n'a pas eu de traitement spécifique. L'autre avait une forme plus sévère avec un passage en réanimation donc on a utilisé un traitement spécifique mais tout s'est bien passé.

Il y a encore un patient octogénaire chinois qui est toujours soigné à l'hôpital Bichat, dans quel état se trouve-t-il ?

Il est toujours en réanimation et se trouve toujours dans un état grave. Il s'agit d'un patient qui a d'autres antécédents. Chez ces patients-là, la maladie est plus grave.

Faut-il s'inquiéter de la situation, quand on voit les derniers chiffres sur la mortalité de patients infectés en Chine, plus de 240 nouveaux décès en 24h ?

Aujourd'hui on ne sait pas exactement ce qu'il va se passer donc il faut vraiment prendre cela au sérieux. Après il ne faut pas non plus tomber dans la psychose et l'alarmisme. C'est un nouveau virus avec une transmission importante. Ce n'est peut-être pas aussi grave qu'on le pensait en termes de mortalité mais il faut le prendre au sérieux. L'augmentation des décès en Chine doit être analysée sur plusieurs jours pour être significative parce que ce sont des patients qui étaient déjà très mal. La Chine a pris un certain nombre de mesures et il faut attendre une quinzaine de jours pour voir si c'est efficace. Le devenir de l'épidémie dépendra de ce qu'il va se passer dans les autres pays d'Asie du Sud-Est et en Afrique subsaharienne où la Chine a beaucoup d'interactions. Il y aura des raisons d'être optimiste si on arrive à contrôler la propagation dans ces zones-là.

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