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Coronavirus : faut-il s'alarmer de la forte hausse des cas en Meuse et Meurthe-et-Moselle ?

Le nombre de cas détectés de Covid-19 a triplé ces derniers jours dans ces deux départements de l'Est, à rebours de la tendance observée sur le reste du territoire.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un masque et du gel hydroalcoolique sur la table d'un écolier à Villers-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), le 12 mai 2020. (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)

Une recrudescence ? En quelques jours, les cas de coronavirus ont été multipliés par trois dans deux départements du Grand Est, la Meuse et la Meurthe-et-Moselle, comme le signalent les données récentes de l'Agence régionale de santé (ARS), publiées jeudi 11 juin.

Avec des conséquences tangibles : l'activité de la cité judiciaire de Nancy a ainsi été réduite au minimum, après la révélation de trois cas de Covid-19 avérés parmi les fonctionnaires et les magistrats. Faut-il s'alarmer de cette flambée de cas ? Non, estiment pour l'instant les autorités de santé. Explications.

Le taux d'incidence a triplé en Meuse et Meurthe-et-Moselle

Etablis par l'Agence régionale de santé du Grand Est, ces graphiques montrent que le taux d'incidence, c'est-à-dire le nombre de cas pour 100 000 habitants, a triplé entre le 1er et le 8 juin en Meuse et en Meurthe-et-Moselle.

Le taux d'incidence de Covid 19 en Meurthe-et-Moselle et dans la Meuse, selon l'Agence régionale de Santé du Grand-Est. (AGENCES REGIONALE DE SANTE GRAND-EST)

Après une très nette décrue jusqu'à fin mai, on note une remontée des cas. En Meurthe-et-Moselle, le taux est passé de 7 nouveaux cas pour 100 000 habitants le 1er juin à 22,2 le 7 juin. En Meuse, il a bondi de 7,7 nouveaux cas pour 100 000 habitants le 2 juin à 27 le 7 juin.

Ces chiffres sont cinq à six fois supérieurs à la moyenne nationale (4,3), et presque trois fois supérieurs à la moyenne régionale (8,8). Et surtout, explique l'Agence régionale de santé du Grand Est, citée par France Bleu Sud Lorrainele seuil de vigilance est considéré comme dépassé, avec un taux supérieur à 10 cas pour 100 000 habitants. En revanche, le seuil d'alerte, qui est fixé à 50 personnes positives pour 100 000 habitants, n'est pas atteint.

L'activité du tribunal réduite, un lycée fermé

A Nancy (Meurthe-et-Moselle), ces nouveaux cas se sont traduits par des mesures de fermeture ou de réduction d'activité. Mercredi 10 juin, le procureur de la République François Pérain indiquait ainsi qu'"à la suite de la révélation de trois cas de Covid avérés parmi les fonctionnaires et les magistrats" (un cas révélé le 5 juin, deux le 9 juin), l'Agence régionale de santé avait demandé aux autorités compétentes de "réduire l'activité de la Cité Judiciaire au minimum". Quelque 150 greffiers et fonctionnaires ainsi que 61 magistrats y travaillent, soit 211 personnes, sans compter les vacataires et les différents contractuels. "L'ensemble du personnel ayant été sur site depuis le 28 mai" devait être convié à réaliser un test, a indiqué pour sa part l'ARS. 

Le lycée Henri-Poincaré de Nancy a également été contraint de fermer ses portes depuis lundi, alors que deux membres du personnel administratif et technique de l'établissement ont été testés positifs au Covid-19. Plusieurs cas sont également signalés dans un autre établissement, le lycée Henri-Loritz, qui n'était pas fermé jeudi 11 juin, signale le site actu.fr.

Le préfet du département a d'ailleurs "sonné l'alerte" mercredi 10 juin, en signalant "une forte hausse des contaminations dans le département depuis une semaine".

Le nombre de tests en question 

Les autorités de santé ne s'alarment pas pour autant. Elles expliquent cette forte hausse notamment par le grand nombre de tests effectués dans ces deux départements. "La Meurthe-et-Moselle et la Meuse sont des départements qui testent beaucoup" leur population, ce qui engendre mécaniquement une plus forte détection de nouveaux cas sur ces territoires, a expliqué l'Agence régionale de santé (ARS), interrogée par l'AFP.

Elle précise néanmoins que "ces chiffres doivent être analysés au regard des autres indicateurs" (...) qui ne montrent pas de signes de reprise épidémique" .

A ce stade, il n'y a pas d'incidence sur les services hospitaliers des départements concernés.

L'Agence régionale de santé

à l'AFP

"Il ne faut pas s'inquiéter dans l'état actuel des choses", surenchérit Christian Rabaud, infectiologue et président de la commission médicale d'établissement du CHRU de Nancy, interrogé jeudi 11 juin par France Bleu. "On trouve plus de cas parce qu'on les cherche plus (...) On trouve plus de gens parce que le mode d'accès (aux tests) est plus facile. Ça ne veut pas dire qu'il y en a plus (...) Ce n'est pas le signe d'une reprise de l'épidémie".

Selon les derniers chiffres communiqués par l'ARS, 98 personnes sont mortes du Covid-19 dans les établissements sanitaires de Meuse depuis début mars et 31 personnes y étaient encore hospitalisées le 9 juin, dont trois en réanimation ou en soins intensifs. En Meurthe-et-Moselle, plus touchée, 356 personnes ont succombé au virus et 119 malades étaient encore hospitalisés mardi, dont neuf en réanimation. Dans le Grand Est, l'une des régions françaises les plus frappées par l'épidémie, 1 646 malades du Covid-19 étaient encore hospitalisés mardi.

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