Coronavirus : "La situation de l'épidémie en France est très inquiétante, elle se détériore très vite", selon le directeur général de la Santé
"La progression de l’épidémie est inquiétante", déclare Jérôme Salomon ce lundi qui demande à tous les Français de se mobiliser.
Le bilan de l'épidémie de coronavirus en France est passé à 127 morts, selon un nouveau bilan donné par Santé publique France, dimanche 15 mars au soir. 5 423 cas ont été détectés. "La situation de l'épidémie en France est très inquiétante. Elle se détériore très vite. C'est une épidémie très rapide. On voit que le nombre de cas double désormais tous les trois jours", a déclaré lundi 16 mars sur France Inter Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé (DGS). "Ca démontre une situation extrêmement préoccupante", a-t-il ajouté.
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Jérôme Salomon "lance un appel à la mobilisation générale de tous les Français pour lutter contre ce virus et pour faire barrière". "La distance d’un mètre [entre les gens] n’est pas respectée", a-t-il déploré. "Nous avons tous un rôle majeur à jouer contre l’épidémie", a-t-il rappelé, se désolant d'"une faible adhésion" de la population aux consignes. Les Français "doivent comprendre que nous pouvons tous véhiculer le virus sans le savoir".
Je voudrais surtout que nos concitoyens se rendent compte qu'il y a des personnes qui sont malades, qui sont en réanimation et dont le pronostic vital est engagé et que ces personnes se chiffrent en centaines.
Jérôme Salomon, le directeur général de la Santéà France Inter
"Les soignants poussent vraiment un cri d'alarme, un cri d'alerte, demandant qu'on les aide, demandant que les Français les aident, a insisté le directeur général de la Santé. Parce qu'il faut comprendre que nous avons tous un rôle majeur à jouer contre l'épidémie et que nous pouvons tous faire barrière contre cette épidémie en respectant les consignes de mesures barrières, que les Français connaissent mais qu'il n'appliquent pas encore suffisamment".
Il faut "diminuer massivement ses contacts"
"Quand je dis diminuer massivement ses contacts, c'est passer de 50 ou 100 personnes que l'on voit tous les jours à quelques unités, a martelé Jérôme Salomon. Et là encore, ce message n'est pas passé parce qu'on voit bien qu'aujourd'hui les hôpitaux, en particulier en Alsace mais dans d'autres régions de France, ont vraiment de grandes difficultés à prendre en charge les patients qui arrivent tous les jours, toutes les heures."
Jérôme Salomon s'est dit frappé par les "reportages" de ce week-end montrant notamment des parcs publics bondés. "On voit encore que les gens se réunissent, qu'ils se voient en grand nombre, ils rassemblent les enfants et les aînés (…) Les Français doivent comprendre quelque chose que peut-être nous n'avons pas suffisamment expliqué, c'est que nous pouvons tous véhiculer le virus sans le savoir", se désespère Jérôme Salomon.
Nos proches, nos enfants, nos amis, nos collègues peuvent être porteurs parce qu'ils vont être malades dans les prochaines heures ou parce qu'ils ont des petits symptômes qu'ils ne signalent même pas, ils ont un peu mal à la gorge, un peu mal à la tête, et ils ne font pas attention et donc ils sont transmetteurs de ce virus.
Jérôme Salomon
"Cette faible adhésion fait qu'on n'arrive pas à freiner la cinétique de l'épidémie", a averti le directeur général de la Santé. "Il y a un signal très positif ce matin, c'est que le confinement de Codogno, la petite ville qui a été touchée en premier en Italie, a marché parce qu'il n'y a plus de cas. Donc c'est une preuve très concrète que les mesures barrières et que la réduction des contacts permettent à ce virus de s'interrompre puisqu'il n'y a plus de moyen de passer d'une personne à l'autre et le virus ne se transmet plus", a expliqué Jérôme Salomon rappelant que "le virus n'est pas dans l'air".
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