Coronavirus : "La situation se dégrade, mais il n'y a pas de fatalité", déclare le directeur général de la Santé
L'augmentation du nombre connu de cas est due aux tests qui ont considérablement augmenté mais aussi au "relâchement" de la population, affirme Jérôme Salomon. Pour autant, il affirme qu'"il y a tous les outils à disposition pour éviter une deuxième vague".
"Il n'est pas question d'attendre les morts", "il faut réagir avant qu'il y ait des morts plusieurs semaines après les premiers cas, les premières hospitalisations, les premiers passages en réanimation", a alerté vendredi 14 août sur France Inter Jérôme Salomon, directeur général de la Santé. La veille, 2 669 nouvelles contaminations au coronavirus ont été enregistrées en 24 heures en France. "Les indicateurs sont mauvais, les signaux sont très préoccupants, la situation se dégrade semaine après semaine, mais il n'y a pas de fatalité", a assuré Jérôme Salomon.
"25 personnes qui arrivent en réanimation chaque jour ce n'est pas rien", a relevé le directeur général de la Santé. Compte tenu de ces données statistiques, "la situation est suffisamment préoccupante pour qu'on dise "mobilisons-nous" parce que nous avons les moyens de freiner cette épidémie", a affirmé Jérôme Salomon."Le sort de l'épidémie est entre nos mains parce que nous avons des outils de la prévention", a assuré Jérôme Salomon en citant le lavage des mains, la distanciation physique, le port du masque et "la méfiance envers tout ce qui peut être à risque, les foules et les grands événements".
Paris, les Bouches-du-Rhône et une vingtaine de départements sous surveillance
"On ne peut être qu'inquiet quand on voit que chaque semaine il y a plusieurs centaines personnes qui sont admises à l'hôpital, plus de 120 en réanimation", a estimé Jérôme Salomon qui reconnaît que "les infirmières, les équipes de réanimation sont traumatisées par cette première vague".
Personne ne veut revivre ce qu'on a vécu, personne ne souhaite avoir des morts, des cas graves, de nouvelles hospitalisations qui sont autant de drames familiaux.
Jérôme Salomon, directeur général de la Santéà France Inter
Deux départements, Paris et les Bouches-du-Rhône, sont "particulièrement à risque", selon le directeur général de la Santé. Il a expliqué cette observation pour "des raisons logiques, il y a beaucoup de monde, ce sont des zones de densité urbaine, il y a beaucoup de flux de population, beaucoup de transports, beaucoup de jeunes qui ont une activité sociale intense". "Nous surveillons aussi une vingtaine de départements qui sont au-dessus d'un certain seul de vigilance", a ajouté Jérôme Salomon. Si la situation est alarmante en métropole, "il n'y a pas d'alerte en Outre-mer", a indiqué Jérôme Salomon. Il a affirmé que "la situation s'améliore" en Mayotte et en Guyane.
Une centaine de milliers de tests quotidiens
Jérôme Salomon a salué la politique de dépistage massif actuellement mise en place sur le territoire : "Jamais dans l'histoire de France, nous avons fait autant de tests tous les jours sur une maladie infectieuse", a-t-il expliqué. "Les laboratoires se sont mobilisés, il y a des drives, des tests dans les aéroports, des laboratoires qui vont au-delà des populations. [...] Nous faisons aujourd'hui environ 100 000 tests par jour, plus de 600 000 par semaine et nous avons dépassé les 6 millions de tests et cela nous permet de bien mieux observer la situation qu'au mois de mars", a-t-il détaillé. Selon le directeur général de la Santé, "il y a plus de cas parce qu'on détecte plus, c'est à peu près la moitié de l'augmentation et l'autre moitié est liée au relâchement". Mais il y a "tous les outils à disposition pour éviter une deuxième vague", assure-t-il.
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