Coronavirus : le confinement fait baisser la pollution en Europe, selon l'Agence spatiale européenne
À l'aide du satellite Copernicus Sentinel-5P, l'ESA a observé une baisse de la pollution atmosphérique depuis la mise en place de mesures de quarantaine en Europe.
Le confinement mis en place pour lutter contre la propagation du Covid-19 fait baisser la pollution en Europe, assure ce vendredi l’Agence spatiale européenne sur son site internet. L’Agence utilise les données du satellite d’observation de l’environnement Sentinel-5 Precursor, qui fait partie du programme Copernicus.
"Le satellite Copernicus Sentinel-5P a récemment cartographié la pollution atmosphérique à travers l'Europe et la Chine et a révélé une baisse significative des concentrations de dioxyde d'azote - coïncidant avec les strictes mesures de quarantaine", explique l’ESA. Les concentrations chutent partout, même dans les villes de Paris, Rome et Madrid.
A lire: De nouvelles données, basées sur les observations du satellite #Sentinel5P du programme @CopernicusEU et préparées par @KNMI/@esa, montrent de fortes réductions dans les concentrations de dioxyde d’azote au-dessus, notamment, de Paris. https://t.co/jjXEW1l57Y pic.twitter.com/CcLTWVK9JH
— ESA France (@ESA_fr) March 27, 2020
Les cartes issues des observations du satellite montrent les concentrations en dioxyde d'azote du 14 au 25 mars 2020, comparées à la moyenne mensuelle des concentrations en 2019.
Une première estimation de l'impact du coronavirus
"Les concentrations de dioxyde d'azote varient d'un jour à l'autre en raison des changements météorologiques. Il est impossible de tirer des conclusions sur la seule journée de données. En combinant les données pour une période de temps spécifique, 10 jours dans ce cas, la variabilité météorologique s'établit en moyenne et nous commençons à voir l'impact des changements dus à l'activité humaine", précise Henk Eskes, un scientifique spécialiste de l’étude de l’atmosphère à l'institut royal météorologique des Pays-Bas. C’est une des institutions qui étudie les données du satellite Sentinel-5P.
Les mesures faites par le satellite ne sont qu’une première estimation de la baisse de la pollution en Europe. Les équipes de l’institut royal météorologique des Pays-Bas ont commencé à travailler avec d’autres scientifiques internationaux pour produire une analyse plus détaillée. Ils vont notamment utiliser "des données au sol, des données météorologiques et une modélisation inverse pour interpréter les concentrations observées". L’objectif est aussi "d’estimer l'influence des mesures d'arrêt". Les résultats devraient mettre un peu de temps à arriver selon Henk Eskes.
La météo peut perturber les observations
Les observations se sont surtout concentrées sur la France, l’Espagne et l’Italie. Les Pays-Bas et le Royaume-Uni sont aussi sous surveillance, mais les variations météorologiques sont trop importantes pour tirer des conclusions. D’autres mesures sont en cours pour les pays d’Europe du Nord.
Le satellite Sentinel-5P a été lancé en 2017 et utilise un instrument d’observation appelé TROPOMI pour Tropospheric Monitoring Instrument, instrument de surveillance de la troposphère. C’est la partie de l’atmosphère entre le sol et la stratosphère qui commence entre 8 et 15 kilomètres d’altitude.
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