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Coronavirus : "Le principe général, c'est la protection salarié et avec ces assouplissements, c'est tout le contraire qu’on fait", déplore Force Ouvrière

Selon Michel Beaugas, le secrétaire confédéral de Force Ouvrière, les ordonnances adoptées par le gouvernement durant la période de crise sanitaire vont "mettre un peu en péril la santé des salariés".

Article rédigé par franceinfo
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Michel Beaugas, le 9 novembre 2018 à Paris. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"Le principe général, c'est la protection salarié et avec ces assouplissements qui sont prévus aujourd'hui, c'est tout le contraire qu’on fait", a estimé mercredi 25 mars sur franceinfo Michel Beaugas, le secrétaire confédéral de Force Ouvrière, chargé de l’emploi et des retraites, au sujet des ordonnances du gouvernement pour éviter une crise économique à cause du coronavirus. Michel Beaugas redoute aussi qu’elles se prolongent après la crise sanitaire.

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franceinfo : Est-ce que vous comprenez cette souplesse supplémentaire accordée aux entreprises en cette période particulièrement difficile ?

Michel Beaugas : On est un peu dubitatifs parce que c'est tout l'inverse de ce qu'il aurait fallu faire. Le principe général, c'est la protection salarié et avec ces assouplissements qui sont prévus aujourd'hui, c'est tout le contraire qu’on fait. C'est-à-dire qu'on va apporter une plus grande fatigue vis-à-vis des salariés, avec une amplitude de travail plus grande, avec un temps de repos plus court, avec un travail de nuit, mais aussi un travail dominical. Ça veut dire qu’on va mettre un peu en péril la santé des salariés puisque plus fatigués et puisque plus fatigués, plus propices à être sujets au virus.

N'est-il pas plus cohérent que faire travailler quelques salariés plus longtemps plutôt que plus de personnes, et donc peut être favoriser une éventuelle propagation ?

Aujourd'hui, on a, ça ce sont les chiffres du ministère du travail, 730 000 salariés qui sont en activité partielle. Je rappelle qu'en France, il y a 18 millions de salariés. Ça veut dire que vous avez 17 millions de salariés qui sont de toute façon au travail. Le potentiel de télétravail, là aussi c'est un chiffre du ministère, il est de huit millions. Ça veut dire que vous avez dix millions de personnes qui sont au travail. Surtout, vous avez un nombre important de demandeurs d'emploi. Pour nous, il vaut mieux embaucher sur un temps court, soit, mais embaucher des gens supplémentaires dans les entreprises, quitte à être aidé par le gouvernement pour faire ces embauches, plutôt que de contraindre les salariés à travailler bien longtemps et à risquer leur santé au jour le jour.

Est-ce que ça vous rassure que cette mesure soit temporaire ?

La date du 31 décembre à la fin de l'année a été citée. C'est un temporaire qui risque de durer. Donc, nous sommes plutôt vigilants quant à cette date de fin de mesure temporaire. D'autant plus qu’il y aura bien évidemment, et ça c’est le ministre de l'Economie qui l'a dit, une baisse de la croissance après cette crise sanitaire. Qui dit baisse de la croissance dit baisse des emplois et donc un nombre de demandeurs d'emploi qui va grossir à la fin de l'année. D'où notre demande, par exemple, de suspendre complètement la réforme de l'assurance chômage qui a été reportée au 1er septembre.

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