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Coronavirus : les espaces de coworking menacés

Ils ont poussé comme des champignons ces dernières années : les espaces de coworking sont pourtant aujourd’hui en grande difficulté. Un sur cinq pourrait fermer ses portes. Mais il y a quand même de l’espoir.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un espace de coworking à Paris. Photo d'illustration. (PIERRE ANDRIEU / AFP)

Le confinement leur a porté un coup très rude. Ces espaces de coworking – on parle aussi de tiers-lieux – qui accueillent des travailleurs indépendants, freelances, consultants, personnes de passage en mal de bureau et aussi salariés itinérants de passage dans une ville, sont pour beaucoup en grande difficulté financière. Leur équilibre était déjà souvent précaire, beaucoup pourraient chuter. Selon une étude menée par France Tiers Lieux, l’association nationale des tiers lieux, 80% de ces bureaux partagés font état d’un risque réel de fermeture à court ou à moyen terme. Et parmi ces 80%, 20% se disent en danger immédiat, souligne le site spécialisé Zevillage. Leur problème : les charges immobilières. La moitié de ces espaces de coworking n’ont pas pu reporter ou annuler leurs loyers. Avec 5 à 10% seulement de leur activité normale pendant deux mois, tout s’écroule.

Les espaces de coworking avaient pourtant le vent en poupe. En dix ans, il s’en est ouvert 1 700, dont près de la moitié en Ile-de-France. Comme les entreprises, les espaces de coworking ont dû faire leur révolution : postes de travail mis à distance, marquage au sol, gel hydroalcoolique partout, lingettes à la pelle, désinfection des bureaux, et surtout convivialité réduite à pas grand chose. Alors que justement, les salons confortables et les cuisines où les coworkers pouvaient échanger des tuyaux et des contacts étaient la raison d’être de ces lieux.

Séduire les télétravailleurs

D’un côté, il y a bon nombre d’entreprises qui ne sont pas prêtes à accueillir avant longtemps l’intégralité de leurs salariés. Il y a celles aussi qui veulent durablement faire passer leurs salariés en télétravail. Et puis de l’autre côté, il y a tous les salariés en télétravail, mais qui ne sont pas totalement satisfaits de leurs conditions de travail : pas vraiment d’espace tranquille à la maison, pas de confort, pas de barrière entre la vie privée et la vie professionnelle. Pour tous ceux là, les espaces de coworking pourraient être la solution, à mi chemin entre le bureau à l’ancienne et le salon transformé en espace de travail, avec les enfants qui jouent aux Indiens derrière.

Selon une étude menée par Morning Coworking, la moitié des travailleurs interrogés veulent demander à leur hiérarchie de pouvoir accéder à des espaces de coworking qui combleraient deux besoins : le besoin de socialisation des travailleurs, et le besoin de flexibilité des entreprises.

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