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Coronavirus : les prix des produits de première nécessité ont-ils vraiment augmenté ?

Les commerçants profiteraient-ils de la crise sanitaire pour augmenter leurs prix ? Faux, répondent-ils. Pourtant, les Français dépensent effectivement davantage. Voici quelques éléments d'explication. 

Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Depuis le début du confinement, les prix à la consommation n'ont pas augmenté, mais les changements d'habitudes des consommateurs gonflent leurs dépenses. (photo d'illustration) (AURÉLIEN ACCART / FRANCE-INFO)

Nombre de consommateurs ont l'impression de dépenser davantage lorsqu'ils font leurs courses depuis le début du confinement. Pourtant, côté commerçants, on affirme ne pas avoir augmenté les prix. Et en effet, il n'y a pas d'inflation. 

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Ce n'est pas qu'une impression. Fin mars, en une semaine, le ticket de caisse a bondi en moyenne de 89 %. Pourtant, il n'y a pas eu d'inflation. Les prix ont même baissé de 0,02 % depuis février, et en un an, ils ont très modestement augmenté de 0,21 %. Des chiffres en apparence totalement contradictoires, pourtant dévoilés par un seul cabinet d'analyse, l'institut Iri, spécialiste de la grande consommation.

 

Les consommateurs ont modifié leurs habitudes

La consommation des produits de première nécessité a explosé : un pic de vente de 229 % par rapport aux chiffres habituellement constatés a été relevé au moment de l'annonce du confinement. Mais les Français se déplacent moins souvent. Au lieu d'un panier par semaine, ils remplissent leur caddie pour 15 jours. Le ticket est mathématiquement plus élevé à chaque passage en caisse. 

Ensuite tout le monde est à la maison ! Tous les repas sont pris au domicile par toute la famille. Plus aucun repas ou presque n'est pris à l'extérieur : 100 millions de repas par semaine ne sont plus servis par les cantines et les restaurants, ce qui représente 1 milliard d'euros hebdomadaire.

Autre changement de comportement, terminé la chasse au prix le plus bas. Les hypermarchés ont perdu un quart de leur fréquentation au profit des magasins de proximité, qui gagnent 30% de trafic. Mais les prix y sont traditionnellement plus élevés. Là encore la note peut paraître salée.

Des fruits et légumes français plus chers que leurs homologues importés

Gouvernement et représentants du monde agricole ont appelé les consommateurs à acheter français pour soutenir les producteurs, mais les produits ne sont pas au même prix. Les fraises espagnoles peuvent être deux fois moins chères que leurs cousines françaises.

La grande distribution a saisi l'occasion pour annoncer un gel des prix : Intermarché, Carrefour, Leclerc, et bientôt probablement d'autres. Officiellement, l'objectif est de préserver le pouvoir d'achat des Français. Réduire les marges est peut-être aussi un moyen pour les distributeurs de prouver leur participation à l'effort collectif pendant cette période de crise. La grande distribution redoute d'apparaître comme gagnante pendant ce printemps hors norme.

Ainsi, la marque des consommateurs "C'est qui le patron ?!" indique la marche à suivre en reversant tous ses "gains additionnels liés à la forte progression de ses ventes" à un fonds de soutien aux entreprises en diffculté
 
 
 
 

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