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Coronavirus : les producteurs laitiers craignent "des tensions pour écouler les stocks à l'export"

Les prix risquent de chuter et les industriels demandent aux producteurs de réduire la production. Une double peine alors que les vaches sont retournées dans les prés et que le lait abonde. La FNSEA estime que ce n'est pas aux seuls producteurs de payer la facture.

Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu
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Vaches laitières (illustration). (NATHANAEL CHARBONNIER / FRANCE-INFO)

Alors que plusieurs pays européens sont confinés en raison de l'épidémie de coronavirus, les producteurs de lait craignent "des tensions pour écouler les stocks à l'export sur des marchés qui ne peuvent pas être livrés" et, en conséquence, une crise du lait, rapporte France Bleu Mayenne mercredi 8 avril. Alors les producteurs et syndicats espèrent un geste financier de l'État.

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Les exportations et les ventes de lait sont fortement contrariées pendant la pandémie, ce qui risque d'entraîner une chute du prix du lait acheté aux agriculteurs. Les industriels demandent aux producteurs de réduire les volumes, explique France Bleu Mayenne, ajoutant que c'est une double peine pour les producteurs laitiers car les vaches retrouvent les prés en ce moment et leur lait est abondant.

"Sur le mois d'avril, le prix du lait sera entre 310 et 325 euros les 1 000 litres. C'est tenable pendant deux ou trois mois", estime le président du groupement des producteurs de lait qui fournissent le groupe Lactalis, Jean-Michel Yvard. "Après ça, il y aura des tensions pour écouler les stocks à l'export sur des marchés qui ne peuvent pas être livrés aujourd'hui même si la demande existe."

Une filière privée de débouchés

"Ce n'est pas seulement aux producteurs de payer la facture", a réagi au micro de France Bleu Maine Mickaël Trichet, président de la FNSEA en Pays de la Loire, deuxième région productrice de lait en France derrière la Bretagne.

Il doit y avoir une gestion française de la crise, de l'ensemble des laiteries pour éviter que l'effort ne repose que sur certains éleveurs. Il faut aussi une coordination européenne pour que ce ne soit pas que les producteurs français qui paient la note.

Mickaël Trichet, président de la FNSEA en Pays de la Loire

à France Bleu Maine

Avec la crise du coronavirus, il y a moins de ventes de yaourts, de fromages dans les supermarchés, et les fermetures des cantines et des restaurants privent la filière de débouchés. Les industriels sont aussi confrontés à une réduction de leurs exportations. Moins de demande, plus de production, pour éviter que les cours s'effondrent, il faut réduire la production.

Une enveloppe de 10 M€ pour ceux qui acceptent de baisser leur production

Mais cela n'est pas sans conséquence pour les producteurs. L’interprofession laitière (Cniel) a promis une enveloppe de 10 millions d’euros pour les éleveurs qui réduiraient, sur la base du volontariat, leur production du mois de 2% à 5 % par rapport au volume d’avril 2019. Un fonds qui garantit aux éleveurs un prix de revient de 320 € les 1 000 litres de lait alors que les cours sont environ de 380 euros les 1 000 litres en ce moment. Le président de la FNSEA espère que la profession saura tirer les leçons de la crise pour se réorganiser. Quant aux circuits courts, s'ils peuvent être intéressants pour certains agriculteurs, il ne peuvent pas être appliqués partout et pour tous, explique Mickaël Trichet "parce qu'il y a des endroits de France où il n' y a pas de production laitière car pas de pâturage ou de climat favorable."

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