Coronavirus : les voyagistes sont "clairement dans une situation où il y a un risque pour l'emploi"
Les représentants du secteur rencontrent Bruno Le Maire lundi matin pour demander des mesures d'accompagnement pour faire face à la crise liée à l'épidémie de coronavirus.
Valérie Boned, secrétaire générale des Entreprises du voyage, qui représentent 1 600 sociétés du secteur sera reçue lundi 9 mars par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, avec d'autres représentants des secteurs les plus touchés par la crise du coronavirus. "On est clairement dans une situation où il y a un risque pour l'emploi, et c'est ce qu'on dira à Bercy", explique la représentante sur franceinfo. Elle réclame notamment "un report des charges sociales et fiscales" ainsi qu'un "recours au chômage partiel accéléré afin de pouvoir tenir le coup". Selon elle, "les conséquences économiques sont importantes" pour les voyagistes. L'activité "voyages d'affaires" a par exemple connu "une baisse de 40% à 50%" des réservations "ce dernier mois".
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franceinfo : Cette crise du coronavirus coûte-t-elle cher à votre secteur ?
Valérie Boned : Oui, sincèrement, notre secteur est constitué principalement de TPE et de PME. On est habitués à faire face à certaines crises depuis un certain temps. Mais pour ce qui est de celle du Covid-19, les voyages d'affaires, les voyages scolaires, les croisières, les séminaires que nous organisons sont très impactés, parce que le sujet est un sujet mondial, avec un climat très anxiogène. Même les touristes qui ont envie de partir se posent des questions. Et effectivement, les conséquences économiques sont importantes.
Avez-vous des chiffres sur cette baisse d'activité ?
Cela dépend des destinations. Mais l'activité "voyages d'affaires" a connu une baisse de 40% à 50% [de réservations] ce dernier mois et ça s'accélère. Les voyages scolaires ont été laminés, en raison des recommandations d'interdiction [par le ministère de l'Éducation nationale]. Par ailleurs, la Chine, la Corée du Sud et Singapour sont des destinations vers lesquelles on n'envoie plus de clients. Donc évidemment, les tour-opérateurs ont dû gérer ça.
La survie de certaines sociétés est-elle en jeu ?
On est clairement dans une situation où il y a un risque pour l'emploi, et c'est ce qu'on dira à Bercy ce matin. On souhaite voir accélérer le recours au chômage partiel, car il y a un délai de carence de 15 jours pour étudier les dossiers. Nous souhaitons avoir accès à cette activité partielle d'une façon rapide parce qu'il y a une crise en ce moment, et on doit adapter les entreprises pour qu'elles soient prêtes malgré tout, à repartir quand les choses iront mieux. Les TPE et PME que nous représentons sont réactives mais et on a besoin d'aide, avec un allègement et surtout un report des charges sociales et fiscales, et un recours à l'activité partielle accéléré afin de pouvoir tenir le coup pour pouvoir repartir quand ce sera le cas.
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