Coronavirus : Marlène Schiappa assure que le 3919 "fonctionne toujours" et qu’un "plan de continuité" sera mis en place
Néanmoins, le numéro va fonctionner en horaires réduits et le basculement en télétravail va nécessiter "un ou deux jours techniquement pour que tout soit opérationnel et mis en place".
Alors que des rumeurs circulent sur les réseaux sociaux annonçant la fermeture du 3919, le numéro d’écoute pour les femmes victimes de violences conjugales, pendant l’épidémie de coronavirus et le confinement, la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes assure que le numéro "fonctionne toujours" et qu’un "plan de continuité" sera mis en place.
Franceinfo : Des rumeurs parlent d’une fermeture du 3919, le numéro pour accueillir la parole des femmes victimes de violences conjugales, pendant l’épidémie de coronavirus. Est-ce vrai ?
Marlène Schiappa : Le 3919 fonctionne toujours, je me suis attelée dès lundi à travailler avec la Fédération nationale solidarité femmes qui gère ce numéro à un plan de continuité de sorte que le numéro fonctionne. Néanmoins, ce que je veux préciser c'est que le numéro va fonctionner en horaires réduits.
Pourquoi ?
D'abord, parce qu'il y a beaucoup moins d'appels. On a baissé, divisé par six ou par sept le nombre d'appels par jour. Et puis ensuite, nous avons voulu que les écoutantes 3919 puissent continuer en télétravail. (…) Techniquement cela nécessite un basculement de plateforme, Orange doit nous équiper en téléphones et en ordinateurs disponibles à distance, nous avons besoin de un ou deux jours, nous faisons vraiment au plus vite, mais nous avons besoin de un à deux jours techniquement pour que tout soit opérationnel et mis en place. Mais je rappelle que le 3919, c'est un numéro d'écoute et d'accompagnement, ce n'est pas un numéro d'urgence, en aucun cas. En cas d'urgence face aux violences conjugales, c'est le 17 ou la plateforme arrêtonslesviolenves.gouv.fr vers laquelle il faut se tourner. Les violences conjugales risquent d’augmenter pendant le confinement.
Comment faire face à ça ?
C’est la première chose à laquelle j’ai pensé et sur laquelle j’ai travaillé immédiatement instinctivement. (…) Et demain, j’ai une conférence téléphonique avec mon homologue italienne, la ministre de l'Egalité et de la parité en Italie, parce que je veux voir avec l'Italie, qui a un petit peu d’avance en termes de temps sur le confinement, si cela a produit des effets, et si oui, quels effets. Donc nous maintenons un certain nombre de services, notamment cette plateforme, elle est ouverte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Si on est témoin, je le rappelle, c'est le 17 qu'il faut appeler pour que la police puisse intervenir en urgence.
Avec Nicole Belloubet, la ministre de la Justice, nous avons fait en sorte que les dossiers de violences conjugales continuent à être traités en justice, même si tout le reste est sur pause ou presque.
Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les hommes et les femmessur franceinfo
Et notamment la ministre a donné des instructions précises pour que l'éviction du conjoint violent soit la règle dans ces décisions de justice, en cette période de pandémie.
Les femmes représentantes une écrasante majorité des personnels soignants et des enseignants, sur le front pendant l’épidémie. Comment faire en sorte qu’elles ne soient pas encore celles qui subissent le plus ?
Un certain nombre d’experts européens ont appelé à ce qu’on appelle une analyse genrée des effets de la crise. (…) C’est pour ça que j'ai pris des dispositions avec le ministre de la Santé pour que les femmes puissent avoir accès à la pilule contraceptive très simplement en pharmacie, pendant la période de pandémie et de confinement, sans passer par un médecin parce que vraiment je suis très vigilante à ce qu'il n'y ait aucun recul pour les droits des femmes en la période, y compris l'accès à la pilule contraceptive qui n'est pas un petit sujet pour des femmes et des hommes qui restent confinés pendant cette période de pandémie. Par ailleurs, les mères isolées peuvent bénéficier d’office d’un arrêt de travail de 14 jours sans discussion, dès lors qu’elles ont des enfants à la maison et qu’elles doivent s’occuper de leurs enfants, c’est la priorité pour elle et la société le comprend très bien et les soutient.
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