Coronavirus : un mois de confinement grèverait le PIB français de 2,6 points cette année, estime l'OFCE
L'Observatoire français des conjonctures économiques juge urgent de lutter contre les faillites d'entreprises, face à une crise "sans commune mesure avec les chocs qu'on a pu connaître" en 2008 ou en 1929.
Un confinement d'un mois amputerait le produit intérieur brut (PIB) français de 2,6 points sur un an, a estimé l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), lundi 30 mars. "C'est une situation complètement incroyable" et "sans commune mesure avec les chocs qu'on a pu connaître", en 2008 ou en 1929, a affirmé Xavier Ragot, président de l'Observatoire.
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Selon l'OFCE, le premier facteur de réduction du PIB est la modification des "comportements de consommation" des ménages du fait du confinement pour endiguer le coronavirus. Cette modification entraînerait une baisse de 1 point du PIB sur un an, la consommation représentant 70% du PIB national.
La baisse de l'investissement pèserait quant à elle à hauteur de 0,7 point, tandis que les perturbations des conditions de travail (télétravail, difficultés d'accès aux sites de travail, etc.) engendreraient une perte de 0,4 point de PIB. A elle seule, la fermeture des écoles pèserait pour 0,3 point de PIB, en empêchant 1,2 million de salariés de travailler. Enfin, d'autres effets, comme l'affaiblissement du solde commercial, en particulier celui lié au tourisme, entraînerait une perte de 0,2 point de PIB.
"Une certaine urgence à avoir une doctrine d'intervention de l'Etat"
Si le confinement devait se prolonger, l'OFCE estime que la perte de PIB serait "approximativement" doublée, mais prévient que certains facteurs pourraient "aggraver" les conséquences sur l'activité, comme par exemple le risque de faillites d'entreprises.
L'Observatoire estime toutefois qu'une fois le confinement levé, l'économie française pourrait connaître "un rebond (...) potentiellement important", grâce à l'épargne constituée par les ménages et à la "résilience du tissu productif" permise par le soutien public. "Il y a une certaine urgence à avoir une doctrine d'intervention de l'Etat (...) pour éviter les faillites et pour que la reprise de l'activité en sortie de confinement se fasse dans un monde où le tissu productif soit préservé", souligne Xavier Ragot.
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